POUR L'INTELLIGENCE DES AUTEURS CLASSIQUES, GRECS E T LATINS, CONTENANT LA GÉOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE, DÉDIÉ A MONSEIGNEUR Par M. SABBAT HIER, de l'Académie Etrufque de Cortone TOME DIX-NEUVIEME. Chèz DELALAIN, Libraire, fue de la Comédie Françoise. M. DCC. LXXV. Avec Approbation & Privilege du Roi, PUBLIC AUTRES OUVRAGES DU MÊME AUTEUR, Qui fe trouvent chez le même Libraire. 1. Effai Hiftorique - Critique fur l'Origine de la Puiffance temporelle des Papes; Ouvrage qui a remporté le Prix de l'Académie Royale de Pruffe. Nouvelle édition. 2.o Le Manuel des Enfans, ou les Maximes des Vies des Hommes Illuftres de Plutarque. 1. Vol, in-12. 3. . Recueil de Differtations fur divers sujets de l'Histoire de France. 1. Vol, in-12. 4. Les Mœurs, Coûtumes & Usages des anciens Peuples. 3. Vol. in-12. & 1. Vol. in-4.2. 5. Les Exercices du Corps chez les Anciens. 2. Vol, in-12. & 2. Vol. in-8. DICTIONNAIRE POUR L'INTELLIGENCE DES AUTEURS CLASSIQUES, TANT SACRÉS QUE PROFANES, CONTENANT LA GEOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE ERMANIE, (a) confufion, nous les traiterons (4) Strab. pag. 189. & feq. Pomp. p. 213. & feq. L. VII. p. 335. & feqd Mel. p. 171. & feq. Plin. T. I. p. 221. Dio. Caff. pag. 81, 90. & feq. Crév. 55. & feq. L. II. c. 5. & feq. L. III. c. & suiv. T. II. p. 48. & fuiv. T. III. pa 44. & feq. L. IV. c. 44, 72, & feq. L. 14, 105,251. & fuiv. T. IV. p. 27. ¿ VI. c. 30. L. XI. c. 16. & feq. L. XII. | suiv. T. V. p. 164. & fuiv. T. VI. p. 24. c. 27. L. XIII. c. 53. & seq. L. XV. c.& suiv. Mém. de l'Acad. des Infcript. 58. Hift. L. I. c. 8. & feq. L. IV. c. 12. & Bell. Lett. T. II. p. 567. & suiv. T. feq. de Morib. Germ. c. 1. & feq. V. p. 330. & faiv. T. VII. pag. 41. & Ptolem. L. II. c. 9, 11. Cæf, des Bell. fuiv. T. VIII. p. 403. & fuiv. I. XII, Gall. L. I. p. 3. & feq. L. IV. p. 120, pag. 37. T. XIV. p. 155. & fuiv. La Germanie proprement dite, étoit un païs d'Europe, vers le centre de cette partie du monde habitée par divers peuples, auxquels le nom de Germains étoit commun. Comme ce païs n'a pas toujours eu les mêmes bornes, nous examinerons ce que les anciens Géographes nous en apprennent en divers tems. Nous ferons obligés d'avoir recours aux Grecs & aux Romains › parce que les Germains ayant long-tems mené une vie féroce & guerrière, ont négligé eux-mêmes le foin de leur hiftoire, & en confioient les principaux évènemens à une tradition qui ne fubfiftoit qu'à la faveur de leurs chanfons. Le païs des Germains n'étoit guère connu des Romains, même du tems de Néron. On peut juger de leur ignorance à cet égard, par le faux portrait qu'en fait Sénèque. Les Germains ont, dit-il, un hiver perpétuel, un ciel trifte, une terre ftérile, nulle habitation, point d'autre demeure que celle que la laffitude leur permet de fe faire le foir jufqu'au lendemain une mauvaife nourriture qu'ils n'acquierent qu'avec peine, des corps prefque nus, &c. 1.o La Germanie, felon Strabon. Après la conquête de la Gaule par Jules Céfar, les Romains fe contenterent d'une lifière de la Germanie feulement par rapport à la Gaule, & autant que le voisinage les engageoit néceffairement à ces guerres. Une ou deux victoires acquéroient le furnom de Germanicus au Général qui les avoit remportées; les Ubiens étoient plutôt alliés que fujets du peuple Romain; & Varus, qui voulut s'avancer jufques dans le païs que nous appellons aujour d'hui la Weftphalie, y perdit la vie & fon armée. On ne doit donc pas s'étonner de ce que Strabon dit: » Alexandre nous » a ouvert une grande partie » de l'Afie, & les parties fep» tentrionales de l'Europe juf» qu'au Danube; mais, les >> Romains nous ont ouvert tou»te la partie occidentale de » l'Europe jufqu'à l'Elbe, qui » coupe la Germanie par le » milieu. « Ce paffage fait voir que, du tems de ce Géographe, qui a vécu fous Auguste & sous Tibere, les Romains ne connoiffoient de la Germanie, même imparfaitement, que ce qui eft en-deçà de l'Elbe. » Ce qui » eft au-delà de l'Elbe, le long » de la mer, pourfuit-il, nous » eft entièrement inconnu, & » nous ne fçavons pas que quel» que perfonne ait navigé le » long des parties_orientales jufqu'à la mer Cafpienne; כל |