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fendre, prit lui-même un deffein qu'il avoit puni de mort dans un autre, & livra la ville à T. Quintius, après être convenu avec lui, qu'il auroit la liberté d'emmener les foldats de la garnison.

Quelques-uns ont nommé cette ville Gythéum. Paufanias en appelle les habitans Gytheata;& Pline, Gytheates. Du tems du premier, c'étoient les Eleuthérolacons, que l'Empereur Augufte affranchir de la domination de Sparte, qui habitoient Gythium.

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tituit ad Lacedæmoniorum navale quod Gythium vocant, habet verò portum tutum, abeftque ab urbe ftadiis triginta. Meurfius & quantité d'autres Sçavans, ont cru que ab urbe doit s'entendre de Lacédémone, & que la diftance de cette ville au port étoit de trente ftades; cela ne fe peut, puifque Lacédémone étoit à huit grandes lieues de la mer. C'est la ville même de Gythium, qui étoit à cinq quarts de lieue du mouillage.

C'est aujourd'hui Colochine, que les Turcs appellent Koutquina par corruption. Elle eft fituée à l'endroit de la côte de Natapan, où elle fe courbe le plus dans les terres près de l'embouchure du fameux fleuve Eurotas.

GYZANTES, Gyzantes, peuple d'Afrique qui faifoit du miel avec les fleurs, felon Apollonius. Euftathe les nomme de même. Ce font les Zygantes d'Hérodote.

G g iij

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H.

huitième lettre de notre Alphabet.

Il n'eft pas unanimement avoué par tous les Grammairiens que ce caractère foit une lettre, & ceux qui en font une lettre ne font pas même d'accord entre eux; les uns prétendant que c'est une confonne, & les autres, qu'elle n'eft qu'un figne d'afpiration. I eft certain que le plus effentiel eft de convenir de la valeur de ce caractère; mais, il ne fçauroit être indifférent à la Grammaire de ne fçavoir à quelle claffe on doit le rapporter. Voici là-deffus quelques réflexions.

Les lettres font les fignes des élémens de la voix; fçavoir, des fons & des articulations. Le fon eft une fimple émiffion de la voix, dont les différences effentielles dépendent de la forme du paffage que la bouche prête à l'air qui en eft la matière; & les voyelles font les lettres deftinées à la repréfentation des fons. L'articulation est une modification des fons, produite par le mouvement fubit & inftantané de quelqu'une des parties mobiles de l'organe de la parole ; & les confonnes font les lettres deftinées à la représentation des ar

ticulations. Ceci mérite d'être développé.

M. Savary prétend que l'interception momentanée du fon eft ce qui conftitue l'effence des confonnes, c'est-à-dire, en diftinguant le figne de la chofe fignifiée, l'effence des articulations; fans cette interception,la voix ne feroit qu'une cacophonie, dont les variations mêmes feroient fans agrément.

Il faut avouer que l'interception du fon caractérise en quelque forte toutes les articulations unanimement reconnues, parce qu'elles font toutes produites par des mouvemens qui embarraffent en effet l'émiffion de la voix. Si les parties mobiles de l'organe reftoient dans l'état où ce mouvement les met d'abord, ou l'on n'entendroit rien; ou l'on n'entendroit qu'un fifflement caufé par l'échappement contraint de l'air hors de la bouche. Pour s'en affurer, on n'a qu'à réunir les levres comme pour articuler unp, ou approcher la levre inférieure des dents fupérieures, comme pour prononcer unv, & tâcher de produire le fon a, fans changer cette pofition. Dans le premier cas, on n'entendra rien jufqu'à ce que les levres se séparent; & dans le second cas,

ọn n'aura qu'un fifflement infor

me.

Voilà donc deux chofes à diftinguer dans l'articulation, le mouvement inftantané de quelque partie mobile de l'organe, & l'interception momentanée du fon. Laquelle des deux eft représentée par les confonnes? Ce n'eft affurément ni l'une ni l'autre, Le mouvement en foi n'eft point du reffort de l'audition; & l'interception du fon, qui eft un véritable filence, n'en eft pas davantage. Cepen dant, l'oreille diftingue trèsfenfiblement les chofes repré fentées par les confonnes; autrement quelle différence troue veroit-elle entre les mots, vanité, qualité, qui fe réduifent également aux trois fons a-i-é, quand on en fupprime les confonnes?

La vérité eft que le mouvement des parties mobiles de l'organe eft la caufe phyfique de ce qui fait l'effence de l'articulation; l'interception du fon eft l'effet immédiat de cette caufe phyfique à l'égard de certaines parties mobiles; mais, cet effet n'est encore qu'un moyen pour amener l'articulation mê

me.

L'air eft un fluide, qui dans la production de la voix s'échappe par le canal de la bouche; il lui arrive alors, comme à tous les fluides en pareille circonftance, que fous l'impreffion de la même force, fes efforts pour s'échapper, & fa vîteffe en s'échappant, croiffent

en raifon des obftacles qu'on lui oppose, & il eft très naturel que l'oreille diftingue les différens degrés de la viteffe & de l'action d'un fluide qui agit fur elle immédiatement. Čes accroiffemens d'action inftanta, nés comme la caufe qui les produit,c'eft ce qu'on appelle explofion. Ainfi, les articulations font les différens degrés d'explosion, que reçoivent les fons par le mouvement fubit & inftantané de quelqu'une des parties mobiles de l'organe.

Cela pofé, il eft raisonnable de partager les articulations & les confonnes qui les repréfen❤ tent en autant de claffes qu'il y a de parties mobiles qui peuvent procurer l'explofion aux fons par leur mouvement; de-là trois claffes générales de confonnes, les labiales, les lin. guales, & les gutturales, qui repréfentent les articulations produites par le mouvement ou des levres, ou de la langue, ou de la trachée-artère.

L'afpiration n'eft autre chofe qu'une articulation gutturale, & la lettre h, qui en eft le fi gne, eft une confonne guttura le, Ce n'eft point par les causes phyfiques qu'il faut juger de la nature de l'articulation; c'est par elle-même. L'oreille en difcerne toutes les variations, fans autre fecours que fa propre fenfibilité; au lieu qu'il faut les lumières de la phyfique & de l'anatomie pour en connoître les caufes. Que l'afpiration n'occafionne aucune

interception du fon, c'eft une vérité incontestable; mais, elle n'en produit pas moins l'explofion, en quoi confifte l'effence de l'articulation; la différence n'eft que dans la caufe. Les autres articulations, fous l'impreffion de la même force expulfive, procurent aux fons des explofions proportionnées aux obftacles qui embarraffent l'émiffion de la voix; l'articulation gutturale leur donne une explofion proportionnée à l'augmentation même de la force expulfive.

Auffi l'explofion gutturale produit fur les fons le même effet général que toutes les autres, une distinction qui empêche de les confondre, quoique pareils & confécutifs; par exemple, quand on dit la halle, le fecond a eft diftingué du premier auffi fenfiblement par l'afpiration H, que par l'articulation b, quand on dit la balle ou par l'articulation, quand on dit la falle, Cet effet euphonique eft nettement défigné par le nom d'articulation, qui ne veut dire autre chofe que diftinction des membres ou des parties de la voix,

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La lettre H, qui eft le figne de l'explofion gutturale, eft eft donc une véritable confonne, & fes rapports analogiques avec les autres confonnes, font autant de nouvelles preuves de cette décifion,

1.o Le nom épellatif de cette lettre, fi l'on peut parler ainfi, c'eft-à-dire, le plus commode

pour la facilité de l'épellation, emprunte néceffairement le fecours de l'e muet , parce que H, comme toute autre confonne ne peut fe faire entendre qu'avec une voyelle; l'explofion du fon ne peut exister fans le fon. Ce caractère fe prête donc, comme les autres confonnes, au fystème d'épellation propofé dès 1660 par l'auteur de la Grammaire générale, mis dans tout fon jour par M. Dumas mas, & introduit aujourd'hui dans plufieurs écoles depuis l'invention du bureau typographique.

2. Dans l'épellation on fubftitue à cet e muet la voyelle néceffaire, comme quand il s'agit de toute autre confonne; de même qu'avec b on dit, ba, bé, bi, bo, bu, &c., ainfi avec H on dit, Ha, Hé, Hi, Ho, Hu; &c., comme dans hameau, héros, hibou, hoqueton, hupé, &c.

3.o Il eft de l'effence de toute articulation de précéder le fon qu'elle modifie, parce que le fon une fois échappé n'est plus en la difpofition de celui qui parle, pour en recevoir quelque modification. L'articu lation gutturale fe conforme ici aux autres, parce que l'augmentation de la force expulfive doit précéder lexplosion du fon, comme la caufe précede l'effet. On peut reconnoître par-là le peu de fondement d'une remarque que l'on trouve dans la Grammaire Françoife de M. l'abbé Regnier, & qui est répétée dans la Profodie Françoise de

M. l'abbé d'Olivet. Ces deux Auteurs, difent que l'H eft af pirée à la fin des trois interjections ah, eh, oh. A la vérité, l'ufage de notre orthographe place ce caractère à la fin de ces mots; mais, la prononciation renverse l'ordre, & nous difons, ha, hé, ho. Il eft impoffible que l'organe de la parole faffe entendre la voyelle avant l'afpiration,

4. Les deux lettres f & H ont été employées l'une pour l'autre, ce qui fuppofe qu'elles doivent être de même genre. Les Latins ont dit fircum pour hircum, foftem pour hoftem, en employant fpour h; & au con. traire ils ont dit heminas pour feminas; enemployant h pour f. Les Efpagnols ont fait paffer ainfi dans leur langue quantité de mots Latins, en changeant fen h; par exemple, ils difent, hablar, [parler], de fabulari; hazer, [faire], de facere; herir, [ bleffer ], de ferire; hado, [deftin], de fatum; higo, [figue], de ficus; hogar, [ foyer], de focus, &c.

Les Latins ont auffi employé you fpour h, en adoptant des mots Grecs. Veneti vient de ενετοί ; vela, de κατί; velis, de gofùs; ver, de up, &c., & de même super vient de vip,feptem de Trà, &c.

L'Auteur des Grammaires de Port-Royal fait entendre dans fa Méthode Efpagnole, part. 1.er chap. 3, que les effets prefque femblables de l'afpiration & du fifflement fou,

de

font le fondement de cette commutabilité; & il infinue dans la méthode Latine, que ces per mutations peuvent venir l'ancienne figure de l'efprit rude des Grecs, qui étoit affez femblable à f; parce que, felon le témoignage de Saint Ifidore, on divifa perpendiculairement en deux parties égales la lettre H, & l'on prit la première moitié F, pour figne de l'efprit rude, & l'autre moitié pour fymbole de l'efprit doux. Nous laifferons au lecteur à juger du poids de ces opinions, mais nous conclurons cependant de nouveau, que toutes ces analogies de la lettre H avec les autres confonnes, lui en affurent incontestablement la qualité &

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