網頁圖片
PDF
ePub 版

non si concedette a nessun altro;" a proof of the high esteem in which he must have been held. 5thly, That he had a reputation for vis dom, only forfeited by the last enterprise of his life, "si usurpo per tanti anni una falsa fama di sapienza.""He had usurped for so many years a false fame of wisdom;" rather a difficult task I should think. People are generally found out before eighty years of age, at least in a republic.

From these, and the other historical notes which I have collected, it may be inferred, that Marino Faliero possessed many of the qualities, but not the success of a hero; and that his pas sions were too violent. The paltry and ignorant account of Dr. Moore falls to the ground. Petrarch says, "that there had been no greater event in his times" (our times literally), “Bostri tempi," in Italy. He also differs from the historian in saying that Faliero was on the banks of the Rhone," instead of at Rome, when elected; the other accounts say, that the deputation of the Venetian senate met him at Ravenna. How this may have been, it is not for me to decide, and is of no great importance. Had the man succeeded, he would have changed the face of Venice, and perhaps of Italy. As it is, what are they both?

IV.

par Daru, tom. v. livre xiv.

d'uopo a lui, ed alla patria: egli è Marino Faliero, personaggio a me noto per antica dimestichezza. Falsa era l'opinione intorno a lui, giacchè egli si mostrò fornito più di corraggio, che di senno. Non pago della prima dignità, entrò con sinistro piede nel pubblico Palazzo: imperciocché questo Doge dei Veneti, magistrato sacro in tutti i secoli, che dagli antichi fu sempre venerato qual nume in quella città, l' altr jeri fu decollato nel vestibolo dell' istesso Palazzo. Discorrerei fin dal principio le cause di un tale evento, se cosi vario, ed ambiguo non ne fosse il grido. Nessuno però lo scusa, tutti affermano, che egli abbia voluto cangiar qualche cosa nell' ordine della repubblica a lui tramandato dai maggiori. Che desiderava egli di più? lo son d' avviso, che egli abbia ottenuto ciò, che non si concedette a nessun altro: mentre adempiva gli ufficj di legato presso il Pontefice, e sulle rive del Rodano trattava la pace, che io prima di lui avevo indarno tentato di conchiudere, gli fù conferito l'onore del Ducato, che nè chiedeva, nè s'aspettava. Tornato in patria, pensò a quello, cui nessuno non pose mente giammai, e soffri quello, che a niuno accadde mai di soffrire: giacche in quel luogo celeberrimo, e chiarissimo, e bellissimo infra tutti quelli, che io vidi, ove i suoi antenati avevano ricevuti grandissimi onori in mezzo alle pompe trionfali, ivi egli fu trascinato in modo servile, e spogliato delle insegne ducali, perdette la testa, e macchiò col proprio sangue le soglie del tempio, l' atrio del Palazzo, e le scale marmoree rendate spesse volte illustri | Extrait de l'Histoire de la République de Venise, o dalle solenni festività, o dalle ostili spoglie. Ho notato il luogo, ora noto il tempo: è l' anno del Natale di Cristo 1355. fù il giorno 18. d'Aprile. Si alto è il grido sparso, che se alcuno esaminerà la disciplina, e le costumanze di quella città, e quanto mutamento di cose venga minacciato dalla morte di un sol uomo (quantunque molti altri, come narrano, essendo complici, o subirono l'istesso supplicio, o lo aspettano) si accorgerà, che nulla di più grande avvenne ai nostri tempi nell' Italia. Tu forse qui attendi il mio giudizio: assolvo il popolo, se credere alla fama, benchè abbia potuto e castigare più mitemente, e con maggior dolcezza vendicare il suo dolore: ma non cosi facilmente, si modera un' ira giusta insieme, e grande in un numeroso popolo principalmente, nel quale il precipitoso, ed instabile volgo aguzza gli stimoli dell' iracondia con rapidi, e sconsigliati clamori. Compatisco, e nell' istesso tempo mi adiro con quell' infelice uomo, il quale adorno di un' insolito onore, non so, che cosa si volesse negli estremi anni della sua vita: la calamità di lui diviene sempre più grave, perche dalla sentenza contra di esso promulgata apperirà, che egli fu non solo misero, ma insano, e demente, e che con vane arti si usurpò per tanti anni una falsa fama di sapienza. Ammonisco i Dogi, i quali gli succederanno, che questo è un esempio posto innanzi ai loro occhi, quale specchio, nel quale veggano di essere non Signori, ma Duci, anzi nemmeno Duci, ma onorati servi della Repubblica. Tu sta sano; e giacchè fluttuano le pubbliche cose, sforziamoci di governar modestissimamente i privati nostri affari."

The above Italian translation from the Latin epistles of Petrarch proves-1stly, That Marino Faliero was a personal friend of Petrarch's: "antica dimestichezza," old intimacy, is the phrase of the poet. 2dly, That Petrarch thought that he had more courage than conduct, "più di coraggio che di senno. 3dly, That there was some jealousy on the part of Petrarch; for he says that Marino Faliero was treating of the peace which he himself had "vainly attempted to conclude." 4thly, That the honour of the Dukedom was conferred upon him, which he neither sought nor expected, "che nè chiedeva nè aspettava," and which had never been granted to any other in like circumstances, "ciò che

"A ces attaques si fréquentes que le gouvernement dirigeait contre le clergé, à ces luttes établies entre les différens corps constitués, à ces entreprises de la masse de la noblesse contre les dépositaires du pouvoir, à toutes ces propositions d'innovation qui se terminaient tonjours par des coups d'état; il faut ajouter une autre cause non moins propre à propager le mépris des anciennes doctrines, c'était l'ercès de la corruption.

Cette liberté de mœurs, qu'on avait long-temps vantée comme le charme principal de la société de Venise, était devenue un désordre scandaleux; le lien du mariage était moins sacré dans ce pays catholique que dans ceux où les lois civiles et religieuses permettent de le dissoudre. Faute de pouvoir rompre le contrat, on supposait qu'il n'avait jamais existé, et les moyens de nullité, allégués avec impudeur par les époux, étaient admis avec la même facilité par des magistrats et par des prêtres également corrompus. Ces divorces colorés d'un autre nom devinrent si fréquens, que l'acte le plus important de la société civile se trouva de la compé tence d'un tribunal d'exception, et que ce fut à la police de réprimer le scandale. Le conseil de dix ordonna, en 1782, que toute femme, qui intenterait une demande en dissolution de mariage, serait obligée d'en attendre le jugement dans un couvent que le tribunal désignerait. Bientôt après il évoqua devant lui toutes les causes de cette nature. Cet empiétement sur la jurisdiction ecclésiastique ayant occasionné des réclamations de la part de la cour de Rome, le conseil se réserva le droit de débouter les époux de leur demande; et consentit à la renvoyer devant l'officialité, toutes les fois qu'il ne l'aurait pas rejetée.

Il y eut un moment, où sans doute le renversement des fortunes, la perte des jeunes gens, les discordes domestiques, déterminèrent le gouvernement à s'écarter des maximes qu'il s'était faites sur la liberté de mœurs qu'il permettait à ses sujets: on chassa de Venise toutes les courtisanes. Mais leur absence ne suffisait pas pour ramener aux bonnes mœurs toute une population élevée dans la plus honteuse licence. Le désordre pénétra dans l'intérieur des familles.

dans les cloltres; et l'on se crut obligé de rappeler, d'indemniser *) même des femmes, qui

VI.

Ginguené, tom. Ix, chap. xxxvi.

surprenaient quelquefois d'importans secrets, et Extrait de l'Histoire Littéraire d'Italie, par qu'on pouvait employer utilement à ruiner des hommes que leur fortune aurait pu rendre dangereux. Depuis, la licence est toujours allée croissant, et l'on a vu non-seulement des mères trafiquer de la virginité de leurs filles, mais la vendre par un contrat, dont l'authenticité était garantie par la signature d'un officier public, et l'exécution mise sous la protection des lois.

nise: "Si tu ne changes pas," dit-il à cette ré"Il y a une prédiction fort singulière sur Vepublique altière, "ta liberté, qui déjà s'enfuit, ne comptera pas un siècle aprés la millième année.”

Les parloirs des couvents où étaient renfer- Vénitienne jusqu'à l'établissement du gouverne"En faisant remonter l'époque de la liberté mées les filles nobles, les maisons des courti- ment sous lequel la république a fleuri, on trousanes, quoique la police y entre tint soigneuse-vera que l'élection du premier Doge date de ment un grand nombre de surveillans, étaient 697, et si l'on y ajoute un siècle après mille, les scnls points de réunion de la société de Ve- c'est à dire onze cents ans, on trouvera encore nise, et dans ces deux endroits si divers on que le sens de la prédiction est littéralement était également libre. La musique, les colla- celui-ci: "Ta liberté ne comptera pas jusqu'à tions, la galanterie, n'étaient pas plus interdites l'an 1797." Rappelez-vous maintenant que Ve dans les parloirs que dans les casins. Il y avait nise a cessé d'être libre en l'an cinq de la réun grand nombre de casins destinés aux réu publique Française, ou en 1396; vous verrez nions publiques, où le jeu était la principale qu'il n'y eut jamais de prédiction plus précise et occupation de la société. C'était un singulier plus ponctuellement suivie de l'effet. Vous nospectacle de voir autour d'une table des person- terez donc comme très-remarquables ces trois nes des deux sexes en masque, et des graves vers de l'Alamanni, adressés à Venise, que per personnages en robe de magistrature, implorant sonne pourtant n'a remarqués: le hasard, passant des angoisses du désespoir aux illusions de l'espérance, et cela sans proférer une parole.

Les riches avaient des casins particuliers; mais ils y vivaient avec mystère; leurs femmes délaissées trouvaient un dédommagement dans la liberté dont elles jouissaient. La corruption des mœurs les avait privées de tout leur empire; on vient de parcourir toute l'histoire de Venise, et on ne les a pas vues une seule fois exercer la moindre influence."

V.

From the present decay and degeneracy of Venice under the Barbarians, there are some honourable individual exceptions. There is Pasqualigo, the last, and, alas! posthumous son of the marriage of the Doges with the Adriatic, who fought his frigate with far greater gallantry than any of his French coadjutors in the memorable action off Lissa. I came home in the squadron with the prizes in 1811, and recollect to have heard Sir William Hoste, and the other officers engaged in that glorious conflict, speak in the highest terms of Pasqualigo's behaviour. There is the Abbate Morelli. There is Alvise Querini, who, after a long and honourable diplomatic career, finds some consolation for the wrongs of his country, in the pursuits of literature with his nephew, Vittor Benzon, the son of the celebrated beauty, the heroine of "La Biondina in Gondoletta." There are the patrician poet Morosini, and the poet Lamberti, the author of the "Biondina" and many other estimable productions; and, not least in an Englishman's estimation, Madame Michelli, the translator of Shakspeare. There are the young Dandolo, and the improvisatore Carrer, and Giuseppe Albrizzi, the accomplished son of an accomplished mother. There is Aglietti, and, were there nothing else, there is the immortality of Canova. Cicognara, Mustoxithi, Bucati, I do not reckon, because the one is a Greek, and the others were born at least a hundred miles off, which, throughout Italy, constitutes, if not a foreigner, at least a stranger (forestiere).

*) Le décret de rappel les désignait sous le nom de nostre benemerite meretrici. On leur assigna un fonds et des maisons appelées, Case rampane, d'où vient la dénomination injurieuse de Carampane.

Se non cangi pensier, l'un secol solo
Non conterà sopra 'l millesimo anno
Tua libertà, che va fuggendo a volo.

Bien des prophéties ont passé pour telles, et
bien des gens ont été appelés prophètes à meil-
leur marché."

VII.

The author of "Sketches Descriptive of Italy," one of the hundred tours lately published, is extremely anxious to disclaim a possible charge of plagiarism from "Childe Harold" and "Beppo.” He adds, that still less could this presumed coincidence arise from "my conversation," as he had repeatedly declined an introduction to me while in Italy.

Who this person may be I know not; but he must have been deceived by all or any of those who "repeatedly offered to introduce him, as I have invariably refused to receive any English with whom I was not previously acquainted, even when they had letters from England. If the whole assertion is not an invention, I request this person not to sit down with the notion that he COULD have been introduced, since there has been nothing I have 80 carefully avoided as any kind of intercourse with his countrymen,-excepting the very few who were a considerable time resident in Venice, or had been of my previous acquaintance. Whoever made him any such offer was possessed of impudence equal to that of making such an assertion without having had it. The fact is, that I hold in utter abhorrence any contact with the travelling English, as my friend, the ConsulGeneral Hoppner, and the Countess Benzoni (in whose house the Conversazione mostly frequented by them is held) could amply testify, were it worth while. I was persecuted by these tourists even to my riding ground at Lido, and reduced to the most disagreeable circuits to avoid them. At Madame Benzoni's I repeatedly refused to be introduced to them;-of a thousand such presentations pressed upon me, I accepted two, and both were to Irish women.

I should hardly have descended to speak of such trifles publicly, if the impudence of this "sketcher" had not forced me to a refutation of a disingenuous and gratuitously impertinent assertion;-so meant to be, for what could it import to the reader to be told that the author

had repeatedly declined an introduction," even had it been truc, which for the reasons I have above given, is scarcely possible. Except Lords

Lansdown, Jersey, and Lauderdale; Messrs. Scott, Hammond, Sir Humphry Davy, the late M. Lewis, W. Bankes, Mr. Hoppner, Thomas Moore, Lord Kinnaird, his brother, Mr. Joy, and Mr. Hobhouse, I do not recollect to have exchanged a word with another Englishman

since I left their country; and almost all these I had known before. The others,-and God knows there were some hundreds,-who bored me with letters or visits, I refused to have any communication with and shall be proud and happy when that wish becomes mutual.

APPENDIX TO THE TWO FOSCARI.

Extrati de l'Histoire de la République de Venise, | constance que de l'obstination; de ce qu'il tai

par Daru.

Depuis trente ans, la république n'avait pas déposé les armes. Elle avait acquis les provinces de Brescia, de Bergame, de Crème, et la principauté de Ravenne.

sait le fait, on conclat que ce fait existait : en attribua sa fermeté à la magie, et on le relégua à la Canée. De cette terre lointaine, le banni, digne alors de quelque pitié, ne cessait d'écrire à son père, à ses amis, pour obtenir quelque adoucissement à sa déportation. N'obtenant rien, et sachant que la terrear qu'inspirait le conseil des dix ne lui permettait pas d'espérer de trouver dans Venise une seule voix qui s'élevat en sa faveur, il fit une lettre pour le nouveau duc de Milan, par laquelle, au nom des bons offices que Sforce avait reçus du chef de la république, fl implorait son intervention en faveur d'un innocent, du fils du doge.

Mais ces guerres continuelles faisaient beaucoup de malheureux et de mécontents. Le doge François Foscari, à qui on ne pouvait pardonner d'en avoir été le promoteur, manifesta une seconde fois, en 1442, et probablement avec plus de sincérité que la première, l'intention d'abdiquer sa dignité. Le conseil s'y refusa encore. On avait exigé de lui le serment de ne plus quitter le dogat. Il était déjà avancé dans la Cette lettre, selon quelques historiens, fut vieillesse, conservant cependant beaucoup de confiée à un marchand qui avait promis de la force de tête et de caractère, et jouissant de la faire parvenir au duc, mais qui, trop averti de gloire d'avoir vu la république étendre au loin ce qu'il avait à craindre en se rendant l'interles limites de ses domaines pendant son admini-médiaire d'une pareille correspondance, se háta, en débarquant à Venise, de la remettre au chef du tribunal. Une autre version, qui parait plus sure, rapporte que la lettre fut surprise par un espion, attaché aux pas de l'exilé.

stration.

Au milieu de ces prospérités, de grands chagrins vinrent mettre à l'épreuve la fermeté de

son àme.

Son fils, Jacques Foscari, fut accusé, en 1445, d'avoir reçu des présents de quelques princes ou seigneurs étrangers, notamment, disait-on, du duc de Milan, Philippe Visconti. C'était nonseulement une bassesse, mais une infraction des lois positives de la république.

Le conseil des dix traita cette affaire comme s'il se fut agi d'un délit commis par un particulier obscur. L'accusé fut amené devant ses juges, devant le doge, qui ne crut pas pouvoir s'abstenir de présider le tribunal. Là, il fut interrogé, appliqué à la question, déclaré conpable, et il entendit, de la bouche de son père, l'arrêt qui le condamnait à un bannissement perpétuel, et le reléguait à Naples de Romanie, pour y finir ses jours.

Embarqué sur une galère pour se rendre_an lien de son exil, il tomba malade à Trieste. Les sollicitations du doge obtinrent, non sans difficulté, qu'on lui assignàt une autre résidence. Enfin le conseil des dix lui permit de se retirer à Trévise, en lui imposant l'obligation d'y rester sous peine de mort, et de se présenter tous les jours devant le gouverneur.

Il y était depuis cinq ans, lorsqu'un des chefs du conseil de dix fut assassiné. Les soupçons se portèrent sur lui: un de ses domestiques qu'on avait vu à Venise fut arrêté et subit la torture. Les bourreaux ne purent lui arracher aucun aveu. Ce terrible tribunal se fit amener le maitre, le soumit aux mêmes épreuves; il résista à tous les tourments, ne cessant d'attester son innocence; *) mais on ne vit dans cette

*) Voici le texte du jugement: "Cum Jacobus Foscari per occasionem percussionis et mortis Hermolai Donati fuit retentns et examinatus, et propter significationes, testificationes, et scripturas quæ habentur contra eum, clare apparet ipsum esse reum criminis prædicti, sed propter incantationes et verba quæ sibi re

Ce fut un nouveau délit dont on eut à punir Jacques Foscari. Réclamer la protection d'un prince étranger était un crime, dans un sujet de la république. Une galère partit sur-le-champ pour l'amener dans les prisons de Venise. A son arrivée il fut soumis à l'estrapade. C'était une singulière destinée pour le citoyon d'une république et pour le fils d'un prince, d'être trois fois dans sa vie appliqué à la question. Cette fois la torture était d'autant plus odieuse, qu'elle n'avait point d'objet, le fait qu'on avait à lui reprocher étant incontestable.

Quand on demanda à l'accusé, dans les intervalles que les bourreaux lui accordaient, pourquoi il avait écrit la lettre qu'on lui produisait, il répondit que c'était précisément parce qu'il ne doutait pas qu'elle ne tombat entre les mains da tribunal, que toute autre voie lui avait été fermée pour faire parvenir ses réclamations, qu'il s'attendait bien qu'on le ferait amener Venise, mais qu'il avait tout risqué pour avoir la consolation de voir sa femme, son père, et sa mère encore une fois.

Sur cette naïve déclaration, on confirma sa sentence d'exil; mais on l'aggrava, en y ajoutant qu'il serait retenu en prison pendant un

voces

perta sunt, de quibus existit indicia manifesta,
videtur propter obstinatam mentem suam, non
esse possibile extrahere ab ipso illam verita-
tem, qua clara est per scripturas et per testi-
ficationes, quoniam în fune aliquam nec vocem,
nec gemitum, sed solum intra dentes
ipse videtur et auditur infra se loqui. Ta-
men non est standum in istis terminis, prop-
ter honorem status nostri et pro multis res-
pectibus, præsertim quod regimen nostrum oc-
cupatur in hac re et qui interdictum est am-
plius progredere: vadit pars quod dictus Ja-
cobus Foscari, propter ea quæ habentur de
illo, mittatur in confinium in civitate Caner.

[ocr errors]

an. Cette rigueur, dont on usait envers un malheureux, était sans doute odiense; mais cette politique, qui défendait à tous les citoyens de faire intervenir les étrangers dans les affaires intérieures de la république, était sage. Elle était chez eux une maxime de gouvernement et une maxime inflexible. L'historien Paul Morosini a conté que l'empereur Frédéric 111, pendant qu'il était l'hôte des Vénitiens, demanda comme une faveur particulière, l'admission d'un citoyen dans le grand conseil, et la grâce d'un ancien gouverneur de Candie, gendre du doge, et banni pour sa mauvaise administration, sans pouvoir obtenir ni l'une ni l'autre.

Cependant on ne put refuser au condamné la permission de voir sa femme, ses enfans, ses parents, qu'il allait quitter pour toujours. Cette dernière entrevue même fut accompagnée de cruauté, par la sévère circonspection, qui retenait les épanchemens de la douleur paternelle et conjugale. Ce ne fut point dans l'intérieur de leur appartement, ce fut dans une des grandes salles du palais, qu'une femme, accompagnée de ses quatre fils, vint faire les derniers adieux à son mari, qu'un père octogénaire, et la dogaresse accablée d'infirmités, jouirent un moment de la triste consolation de mêler leurs larmes à celles de leur fils exilé. Il se jeta à leurs genoux en leur tendant des mains disloquées par la torture pour les supplier de solliciter quelque adoucissement à la sentence qui venait d'être prononcée contre lui. Son père eut le courage de lui répondre: "Non, mon fils, respectez votre arrêt, et obéissez sans murmure à la seigneurie." *) A ces mots il se sépara de l'infortuné, qui fut sur-le-champ embarqué pour Candie.

L'antiquité vit avec autant d'horreur que d'admiration un père condamnant ses fils évidemment coupables. Elle hésita pour qualifier de vertu sublime ou de férocité cet effort qui parait audessus de la nature humaine; **) mais ici, où la première fante n'était qu'une faiblesse, où la seconde n'etait pas prouvée, où la troisième n'avait rien de criminel, comment concevoir la constance d'un père, qui voit torturer trois fois son fils unique, qui l'entend condamner sans preuves et qui n'éclate pas en plaintes, qui ne l'aborde que pour lui montrer un visage plus austère qu'attendri, et qui, au moment de s'en séparer pour Jamais, lui interdit les murmures et jusqu'à l'espérance? Comment expliquer une si cruelle circonspection, si ce n'est en avouant, à notre honte, que la tyrannie peut obtenir de l'espèce humaine

[ocr errors]

les mêmes efforts que la vertu La servitude aurait-elle son héroisme comme la liberté ?

Quelque temps après ce jugement, on découvrit le véritable auteur de l'assassinat, dont Jacques Foscari portait la peine; mais il n'était plus temps de réparer cette atroce injustice, le malheureux était mort dans sa prison.

Il me reste à raconter la snite des malheurs du père. L'histoire les attribue à l'impatience qu'avaient ses ennemis et ses rivaux de voir vaquer sa place. Elle accuse formellement Jacques Loredan, l'un des chefs du conseil des dix, de s'être livré contre ce vieillard aux conseils d'une haine héréditaire, et qui depuis longtemps divisait leurs maisons.

François Foscari avait essayé de la faire cesser, en offrant sa fille à l'illustre amiral Pierre Loredan, pour un de ses fils. L'alliance avait été rejetée, et l'inimitié des deux familles s'en était accrue. Dans tous les conseils, dans toutes les affaires, le doge trouvait toujours les Loredans prêts à combattre ses propositions ou ses intérêts. 11 lui échappa un jour de dire qu'il ne se croirait réellement prince, que lorsque Pierre Loredan aurait cessé de vivre. Cet amiral mourut quelque temps après d'une incommodité assez prompte qu'on ne put expliquer. Il n'en fallut pas davantage aux malveillants pour insinuer que François Foscari, ayant desiré cette mort, pouvait bien l'avoir hátée.

Ces bruits s'accréditèrent encore lorsqu'on vit aussi périr subitement Marc Loredan, frère de Pierre, et cela dans le moment où, en sa qualité d'avogador, il instruisait un procès contre André Donato, gendre du doge, accusé de péculat. On écrivit sur la tombe de l'amiral qu'il avait été enlevé à la patrie par le poison.

Il n'y avait aucune preuve, aucun indice contre François Foscari, aucune raison mème de le soupçonner. Quand sa vie entière n'aurait pas démenti une imputation aussi odieuse, il savait que son rang ne lui promettait ni l'impunité ni même l'indulgence. La mort tragique de l'un de ses prédécesseurs l'en avertissait, et il n'avait que trop d'exemples domestiques du soin que le conseil des dix prenait d'humilier le chef de la république.

Cependant, Jacques Loredan, fils de Pierre, croyait ou feignait de croire avoir à venger les pertes de sa famille. *) Dans ses livres de comptes (car il faisait le commerce, comme à cette époque presque tous les patriciens), il avait inscrit de sa propre main le doge au nombre de ses débiteurs, "pour la mort" y était-il dit "de mon père et de mon oncle." De l'autre côté du régistre, il avait laissé une page en blanc, pour y faire mention du recouvrement de cette dette, et en effet, après la perte du doge, il écrivit sur son régistre: il me l'a payée, l'ha pagata.

*) Marin Sanato, dans sa chronique, Vite de Duchi, se sert ici sans en avoir eu l'intention d'une expression assez énergique: "Il doge era vecchio in decrepita età e caminava con una mazzetta ; e quando gli andò parlogli Jacques Loredan fut élu membre du conseil molto constantemente che parea che non fosse des dix, en devint un des trois chefs, et se prosuo figliuolo, licet fosse figliuolo unico, e Ja-mit bien de profiter de cette occasion pour accopo disse, messer padre, vi prego che complir la vengeance qu'il méditait. procuriate per me, acciocchè io torni a casa mia. Il doge disse: Jacopo, va e ubbedisci a quello che vuole la terra, e non cercar più oltre."

**) Cela fut un acte que l'on ne sçauroit ny suffissament louer, ny assez blasmer: car, ou c'estoit une excellence de vertu, qui rendoit ainsi son coeur impassible, ou une violence de passion qui le rendoit insensible, dont ne l'une ne l'autre n'est chose petite, ains surpassant l'ordinaire d'humaine nature et tenant ou de la divinité ou de la bestialité. Mais il est plus raisonnable que le jugement des hommes s'accorde à sa gloire, que la faiblesse des jugeans fasse descroire sa vertu. Mais pour lors quand il se fut retiré, tout le monde demoura sur la place, comme transy d'horreur et de frayeur, par un long temps sans mot dire, pour avoir veu ce qui avoit été fait. (Plutarque, Valerius Publicola.)

Le doge en sortant de la terrible épreuve qu'il venait de subir, pendant le procès de son fils, s'était retiré au fond de son palais, incapable de se livrer aux affaires, consumé de chagrins, accablé de vieillesse, il ne se montrait plus en public, ni même dans les conseils. Cette retraite, si facile à expliquer dans un vieillard octogénaire si malheureux, déplut aux décemvirs, qui voulurent y voir un murmure contre leurs arrêts.

Loredan commença par se plaindre devant ses collègues du tort que les infirmités du doge, son absence des conseils, apportaient à l'expédition des affaires; il finit par hasarder et réussit à faire agréer la proposition de le déposer. Ce

*) Hasce tamen injurias quamvis imaginarias non tam ad animum revocaverat Jacobus Lauredanus defunctorum nepos, quam in abecedarium vindictam opportuna. (Palazzi Fasti duales).

n'était pas la première fois que Venise avait | Cependant le tribunal arrêta que les six copour prince un homme dans la caducité; l'usage seillers de la seigneurie et les chefs du conseil et les lois y avaient pourvu; dans ces circon- des dix se transporteraient auprès du doge, pour stances le doge était suppléé par le plus ancien lui signifier que l'excellentissime conseil avait du conseil. Ici, cela ne suffisait pas aux ennemis jugé convenable qu'il abdiquât une dignité dont de Foscari. Pour donner plus de solennité la son age ne lui permettait plus de remplir les délibération, le conseil des dix demanda une fonctions. On lui donnait 1500 ducats d'or pour sun adjonction de vingt-cinq sénateurs; mais comme entretien, et vingt-quatre heures pour se décider on n'en énonçait pas l'objet, et que le grand Foscari répondit sur-le-champ avec beauco conseil était loin de le soupçonner, il se trouva de gravité, que deux fois il avait voulu se de qne Marc Foscari, frère du doge, leur fut donné mettre de sa charge; qu'au lieu de le lui perpour l'un des adjoints. Au lieu de l'admettre à mettre, on avait exigé de lui le serment de ne délibération, ou de réclamer contre ce choix, plus réitérer cette demande; que la providence on enferma ce sénateur dans une chambre sé-avait prolongé ses jours pour l'éprouver et pour parée, et on lui fit jurer de ne jamais parler de l'affliger; que cependant on n'était pas en droit cette exclusion qu'il éprouvait, en lui déclarant de reprocher sa longue vie à un homme qui qu'il y allait de sa vie; ce qui n'empêcha pas avait employé quatre-vingt-quatre ans au service qu'on n'inscrivit son nom au bas du décret, de la république; qu'il était prêt encore à lui comme s'il y eût pris part. sacrifier sa vie; mais que, pour sa dignité, il la tenait de la république entière, et qu'il se réservait de répondre sur ce sujet, quand la volonté générale se serait légalement manifestée.

Le lendemain, à l'heure indiquée, les conseillers et les chefs des dix se présentèrent. Il ne voulut pas leur donner d'autre réponse. Le conseil s'assembla sur-le-champ, lui envoya demander encore une fois sa résolution, séance tenante, et, la réponse ayant été la même, on prononça que le doge était relevé de son serment et deposé de sa dignité; on lui assignait une pension de 1500 ducats d'or, en lui enjoignant de sortir du palais dans huit jours, sous peine de voir tous ses biens confisqués.

Quand on en vint à la délibération, Loredan la provoqua en ces termes. "Si l'utilité publique doit imposer silence à tous les intérêts privés, Je ne doute pas que nous ne prenions aujourd'hui une mesure que la patrie réclame, que nous lui devons. Les états ne peuvent se maintenir dans un ordre de choses immuable: vous n'avez qu'à voir comme le nôtre est changé, et combien il le serait davantage s'il n'y avait une autorité assez ferme pour y porter remède. J'ai honte de vous faire remarquer la confusion qui règne dans les conseils, le désordre des délibérations, l'encombrement des affaires, et la légèreté avec laquelle les plus importantes sont décidées, la licence de notre jeunesse, le peu d'assiduité des Le lendemain, ce décret fut porté au doge, et magistrats, l'introduction de nouveautés dan- ce fut Jacques Loredan qui eut la cruelle joie gereuses. Quel est l'effet de ces désordres? de de le lui présenter. Il répondit: "Si j'avais pa compromettre notre considération. Quelle en est prévoir que ma vieillesse fût préjudiciable à l'éla cause? l'absence d'un chef capable de modérer tat, le chef de la république ne se serait pas les uns, de diriger les autres, de donner l'exemple montré assez ingrat, pour préférer sa dignité à à tous, et de maintenir la force des lois. Où la patrie; mais cette vie lui ayant été utile penest le temps où nos décrets étaient aussitôt dant tant d'années, je voulais lui en consacrer exécutés que rendus ? Où François Carrare jusqu'au dernier moment. Le décret est rendu, se trouvait investi dans Padoue, avant de pou-je m'y conformerai." Après avoir parlé ainsi, voir être seulement informé que nous voulions il se dépouilla des marques de sa dignité, remit lui faire la guerre ? Nous avons vu tout le con- l'anneau ducal qui fut brisé en sa présence, et traire dans la dernière guerre contre le duc de dès le jour suivant il quitta ce palais, qu'il avait Milan. Malheureuse la république qui est sans chef! habité pendant trente-cinq ans, accompagné de Je ne vous rappelle pas tous ces inconvénients son frère, de ses parents, et de ses amis. Un et leurs suites déplorables, pour vous affliger, secrétaire, qui se trouva sur le perron, l'invita à pour vous effrayer, mais pour vous faire souvenir descendre par un escalier dérobé , afin d'éviter que vous êtes les maitres, les conservateurs de la foule du peuple, qui s'était rassemblé dans cet état fondé par vos pères, et de la liberté les cours; mais il s'y refusa, disant qu`il voulait que nous devons leurs travaux, à leurs insti- descendre par où il était monté; et quand il fut tutions. Ici, le mal indique le remède. Nous au bas de l'escalier des géants, il se retourna, n'avons point de chef, il nous en faut un. Notre appuyé sur sa béquille, vers le palais, en proféprince est notre ouvrage, nous avons donc le rant ces paroles: "Mes services m'y avaient apdroit de juger son mérite quand il s'agit de l'é- pelé, la malice de mes ennemis m'en fait sortir.“ lire, et son incapacité quand elle se manifeste. La foule qui s'ouvrait sur son passage, et qui J'ajouterai que le peuple, encore bien qu'il n'ait avait peutêtre désiré sa mort, était emne de pas le droit de prononcer sur les actions de ses respect et d'attendrissement. Rentré dans sa maimaitres, apprendra ce changement avec trans-son, il recommanda à sa famille d'oublier les inport. C'est la providence, je n'en doute pas, qui lui inspire elle-même ces dispositions, pour vous avertir que la république réclame cette résolution, et que le sort de l'état est en vos mains." Ce discours n'éprouva que de timides contradictions; cependant, la délibération dura huit Jours. L'assemblée, ne se jugeant pas aussi sure de l'approbation universelle que l'orateur voulait le lui faire croire, désirait que le doge donnat lui-même sa démission. Il l'avait déjà proposée deux fois, et on n'avait pas voulu l'accepter. Aucune loi ne portait que le prince fût révocable: il était au contraire à vie, et les exemples qu'on pouvait citer de plusieurs doges déposés, prouvaient que de telles révolutions avaient toujours été le résultat d'un mouvement populaire. Mais d'ailleurs, si le doge pouvait être déposé, ce n'était pas assurément par un tribunal composé d'un petit nombre de membres, institué pour punir les crimes, et nullement investi du droit de révoquer ce que le corps souverain de l'état avait fait.

jurés de ses ennemis. Personne dans les divers corps de l'état ne se crut en droit de s'étonner, qu'un prince inamovible eût été déposé sans qu'on lui reprochat rien; que l'état eût perdu son chef, à l'insu du sénat et du corps souverain lui-même. Le peuple seul laissa échapper quelques regrets: une proclamation du conseil des dix prescrivit le silence le plus absolu sur cette affaire, seus peine de mort.

Avant de donner un successeur à François Foscari, une nouvelle loi fut rendue, qui défendait au doge d'ouvrir et de lire, autrement qu'es présence de ses conseillers, les dépêches des ambassadeurs de la république, et les lettres des princes étrangers.

Les électeurs entrèrent au conclave, et nom mèrent au dogat Paschal Malipieri, le 30 octobre 1457. La cloche de Saint-Marc, qui annonçait à Venise son nouveau prince, vint frapper l'oreille de Francois Foscari; cette fois sa fermeté l'abandonna, il éprouva un tel saisissement, qu'il mourut le lendemain.

[ocr errors]
« 上一頁繼續 »