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Sa

proue étale aux yeux les lions de Cybèle En pompe sur son char conduisant l'immortelle; Plus haut, l'Ida fixoit ses regards consolés, L'Ida si doux aux yeux des Troyens exilés, Là, leur chef est assis, méditant en silence Ce que peut sa valeur, ce que doit sa prudence. Pallas, à ses côtés, apprend de ce héros A lire dans les cieux sa route sur les flots, A diriger son cours sur la plaine profonde, A vaincre sur la terre, à naviguer sur l'onde.

O Muses! maintenant ouvrez-moi l'Hélicon;
De ces nombreux guerriers apprenez-moi le nom;
Dites de quels héros la glorieuse élite
Accompagnoit Énée, et voguoit à sa suite.
Massique est le premier : sur l'airain menaçant
Sa proue offre aux regards un tigre rugissant :
Mille jeunes guerriers, armés d'un trait rapide,
De leur léger carquois, de leur arc homicide,
Des murs de Clusium, des remparts de Cosas,
Pareils d'âge et d'ardeur, le suivent aux combats.
Le fier Abas y joint une brillante troupe :
Un Apollon d'or pur resplendit sur sa poupe;
Pour lui Populonie a tiré de son sein

De six cents combattans un généreux essaim.
İlva, qui des métaux est la mère féconde,
Ilva, qui pour ceinture a l'empire de l'onde,
Y joint trois cents guerriers exercés aux combats,
Et fournit à la fois son fer et ses soldats.

Tertius, ille hominum divûmque interpres Asylas,
Cui pecudum fibræ, coeli cui sidera parent,

Et linguæ volucrum, et præsagi fulminis ignes,
Mille rapit densos acie atque horrentibus hastis.
Hos parere jubent Alpheæ ab origine Pisa,
Urbs Etrusca solo. Sequitur pulcherrimus Astur,
Astur equo fidens, et versicoloribus armis.
Tercentum adjiciunt (mens omnibus una sequendi)
Qui Cærete domo, qui sunt Minionis in arvis,
Et Pyrgi veteres, intempestaque Graviscæ.

Non ego te, Ligurum ductor fortissime bello, Transierim, Cinyra; et paucis comitate Cupavo, Cujus olorinæ surgunt de vertice pennæ :

Crimen amor vestrum, formæque insigne paternæ ; Namque ferunt luctu Cycnum Phaëthontis amati, Populeas inter frondes umbramque sororum

Dum canit, et moestum musâ solatur amorem,

Asylas après eux s'avance le troisième;
L'interprête Asylas, dont le talent suprême,
Sait lire l'avenir dans les flancs des taureaux,
Dans les feux de l'éclair; qui de tous les oiseaux
Connoît les vols divers et les divers langages,
Et du ciel aux humains révèle les présages:
Pour lui mille guerriers, armés de javelots,
D'une moisson de fer ont hérissé les flots;
Toscane par son sol, grecque par sa naissance,
Fille heureuse d'Élis, Pise arma leur vaillance;
Son nom atteste encor le lieu de son berceau.
Après eux s'avançoit des guerriers le plus beau,
Astur, enorgueilli des dons de la nature,
De son coursier docile et de sa riche armure:
Les champs de Minion et des vieux Pyrgiens,
Gravisque qui détruit ses propres citoyens,
Et Cérète, ont fourni cette jeunesse armée.
Tous sont égaux en zèle, égaux en renommée.

Puis-je oublier vos noms de la gloire connus,
Illustre Cinyras, et toi, fils de Cycnus ?

Ton camp est peu nombreux; mais la fidèle histoire
De ton malheureux père a gardé la mémoire:
Parmi ces peupliers où tes plaintives sœurs,
Imprudent Phaéton! ont caché leurs douleurs,
Cycnus, ton tendre ami, que ta mort désespère,
Charmoit par ses doux chants son chagrin solitaire.
Bien plus que par les ans vieilli par le regret,
Il vit son corps blanchi se couvrir de duvet,

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Canentem molli plumâ duxisse senectam,
Linquentem terras, et sidera voce sequentem.
Filius, æquales comitatus classe catervas,
Ingentem remis Centaurum promovet : ille
Instat aquæ, saxumque undis immane minatur
Arduus, et longâ sulcat maria alta carinâ.
Ille etiam patriis agmen ciet Ocnus ab oris,
Fatidica Mantûs et Tusci filius amnis,

Qui muros matrisque dedit tibi, Mantua, nomen :
Mantua dives avis, sed non genus omnibus unum :
Gens illi triplex, populi sub gente quaterni;
Ipsa caput populis : Tusco de sanguine vires.

Hinc quoque quingentos in se Mezentius armat, Quos patre Benaco, velatus arundine glaucâ, Mincius infestâ ducebat in æquora pinu.

It gravis Aulestes, centenâque arbore fluctum Verberat assurgens; spumant vada marmore verso. Hunc vehit immanis Triton, et cærula conchâ Exterrens freta: cui laterum tenus hispida nanti Frons hominem præfert, in pristin desinit alvus;

Et dans l'air en chantant s'éleva sur ses ailes.

Un panache formé des plumes paternelles
Distingue encor son fils; et ses jeunes guerriers
D'un semblable ornement ombragent leurs cimiers.
Sur sa proue un centaure, effroi des mers profondes,
Suspend un lourd rocher qui menace les ondes;
Et, guidant en son cours trente légers vaisseaux,
D'une longue carène il sillonne les eaux.
Ocnus, le fier Ocnus quitte aussi sa patrie :
La prêtresse Manto du fleuve d'Étrurie
Eut cet enfant divin; et lui-même, dit-on,
De sa mère à Mantoue a donné le beau nom;
Mantoue, ouvrage heureux de plus d'un chef illustre;
Tous, nés en divers lieux, ont augmenté son lustre:
Trois peuples, divisés par leurs quatre tribus,
A ses murs souverains apportent leurs tributs;
Et tous ceux dont ses lois formèrent la vaillance
Aux champs de l'Étrurie ont reçu la naissance.

Cinq cents autres guerriers, non moins audacieux,
Armés contre Mézence, et nés aux mêmes lieux,
Voguent sous Mincius; et Bénacus son père
Orna de ses roseaux une tête si chère.

Auleste enfin s'avance; et ses cent matelots

Sous leurs cent avirons font bouillonner les flots.
Un vieux Triton le porte, et sa conque bruyante
Surmonte encor le bruit de la
bruit de la vague écumante :

La mer même s'effraie à ce terrible son.

Joignant des traits humains aux formes d'un poisson,

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