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DÉPART D'ÉDIMBOURG. — LINLITHGOW.

SOUVENIRS HISTORIQUES.

ASPECT DE LA ROUTE UN JOUR DE FÊTE. - RÉUNION DE MÉTHODISTES.

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FALKIRK.-STIRLING. SON CHATEAU.-SOUVENIRS DES STUARTS.

DOUNE. CALLANDER. LES COSTUMES ÉCOSSAIS.

LE LAC VENACHAR. LE BOSQUET DES LARMES.

LES TROSACHS. LE LAC ACHRAY. — L'AUBERGE DE JAMES STUART.

UNE FERME. DES VOYAGEURS.

Ardkenenocan, le 16 juillet 1826.

L'hospitalité écossaise, si généreuse de la part de ceux qui la donnent, se vend assez cher à l'hôtel Royal d'où nous venons de partir. Maîtres t valets y luttent de cupidité : c'est leur métier; til faut leur savoir gré des exigences auxquelles n échappe, ou qu'ils n'osent pas se permettre. a route que nous prenons se dirige vers l'ouest, t passe à peu de distance du grand canal d'Élimbourg à Glasgow. Elle est inégale, montueuse même, comme le pays environnant. Le Forth se montre par momens sur la droite. Nous arrivons ainsi à Linlithgow, l'un des six bourgs royaux d'Écosse, situé sur le penchant d'une

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colline, et à une lieue des eaux de l'Avon. La

rue par laquelle on y entre, fut témoin d'une vengeance terrible de James Hamilton de Bothwell-Haugh'. Il avait embrassé la cause de Marie Stuart. Fait prisonnier au combat de Langside', jugé et condamné pour crime de rébellion, sa grâce lui fut accordée à la sollicitation de Knox, par le comte de Murray, régent du royaume, pendant la minorité de Jacques VI. Abusant de la victoire, le comte avait autorisé un de ses favoris à s'emparer du domaine de Old-Woodhouselee qui appartenait à Hamilton. La femme de ce dernier l'habitait en ce moment. Elle en fut violemment expulsée ; et le ravisseur l'abandonna presque nue, à l'inclémence d'une rigoureuse nuit d'hiver. Le lendemain on la trouva privée de sa raison. Dès lors la mort de Murray fut résolue par celui qu'il avait si outrageusement offensé. Hamilton loua une maison dans la rue où nous sommes. Il en fit barricader la porte et matelasser une chambre de devant, décidé à saisir la première occasion d'exécuter son dessein. Un jour que le régent se rendait du châ

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teau de Stirling à Édimbourg, Hamilton, caché dans l'embuscade qu'il avait préparée, l'ajusta et le tua. Un cheval de course qui l'attendait à une issue secrète ouverte dans les champs, favorisa sa fuite; et il se réfugia en France. C'était le tems où Charles IX embauchait des bourreaux pour la Saint-Barthélemy. Quelque courtisan supposa qu'une résolution aussi froide que celle d'Hamilton et une main aussi sûre que la sienne, ne refuseraient pas l'offre de se signaler de nouveau. C'était l'amiral Coligny qu'on lui destinait. « Je ne suis point un assassin, » dit-il. Singulière réponse! Inexplicable mystère du cœur humain! A ses yeux, il n'avait donc fait que justice! Et pourtant il s'était soustrait à l'empire des lois qui punissent le meurtre.

Linlithgow est peuplé d'environ trois mille cinq cents ames. Il s'y fait quelque commerce de cuir, de lin et de laine. Un château fondé par Edouard Ier et rebâti par Jacques V, lui a donné de la célébrité. L'intérieur était décoré de sculptures et d'ornemens. On y comptait de nombreuses galeries et des appartemens d'une grande richesse.

Of all the palaces so fair,

Built for the royal dwelling,

In Scotland, far beyond compare

Linlithgow is excelling;

And in its park in jovial June,
How sweet the merry linnet's tune,

How blithe the blackbird's lay!
The wild-buck bells from ferny brake,
The coot dives merry on the lake,

The saddest heart might pleasure take

To see all nature gay '.

Le 8 décembre 1542, Marie Stuart vit le jour dans cette royale demeure : sa naissance fut accompagnée de sinistres présages qui n'échappèrent pas à son père, et, dans la suite, ils ne se réalisèrent que trop. Jacques VI aima aussi cette habitation. Il y fit des additions considérables. Elle conserve dans ses ruines un aspect imposant; et le paysage en est embelli.

Jacques IV assistait à la messe dans la principale église de Linlithgow. L'invasion qu'il méditait contre l'Angleterre n'était pas approuvée par ses conseillers. Un personnage mystérieux,

WALTER SCOTT, Marmion, ch. iv, st. 15.

De tous les palais si magnifiques, bâtis en Ecosse pour la résidence royale, aucun n'est comparable à celui de Linlithgow. Dans son parc, au juli mois de juin, combien est doux le gazouillement de la gaie linotte! quelle vivacité dans le chant du merle! Le daim sauvage bêle parmi les halliers; et la poule d'eau plonge en se jouant dans l'eau limpide du lac. Le cœur le plus triste trouverait du plaisir à voir toute cette joie de la nature.

vêtu comme on représente l'apôtre saint Jean, s'avança vers lui, et d'une voix solennelle, lui donna, au nom de la Vierge, l'ordre de renoncer à son entreprise. On pensait l'intimider à l'aide de cette apparition. La superstitieuse mélancolie à laquelle il s'abandonnait, soit qu'elle vint de son tempérament ou des remords d'avoir participé à la mort de son père, encourageait cette espérance. Mais revenu de sa première surprise qui empêcha sans doute de poursuivre le prétendu messager céleste, son caractère naturellement brave et généreux l'emporta. Il se plaisait dans les camps. L'amour de la renommée le possédait. Personne n'ignorait que de cette guerre il ne pouvait résulter aucun avantage national. Une aveugle ambition d'héroïsme s'empara de tous les esprits. La noblesse et le peuple voulurent seconder l'ardeur guerrière du monarque. Une vaillante armée le suivit et croyait marcher à la victoire. Ni lui, ni la plus grande partie de ses officiers et de ses soldats ne survécurent à la sanglante bataille de Flodden; et la noblesse du royaume y périt presque tout entière'.

1 1513.

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