semé de gazon. Au milieu de celui des côtés qui fait face au nord, s'élève une colonne tronquée de granit, surmontée de la statue en bronze d'un militaire; et sur le piédestal de laquelle on lit ces mots : TO COMMEMORATE THE MILITARY SERVICE OF THE LIECT. GENERAL CHARLES JOHN MOORE NATIVE OF GLASGOW HIS FELLOW CITIZENS HAVE ERECTED THIS MONUMENT 1819'. Moore fut tué en Espagne sous les murs de la Corogne. Du village d'Elvina, où il était posté, il observait le mouvement de ses troupes pendant le combat. Un coup de canon lui fracassa l'épaule. Renversé de cheval et mortellement blessé, il ne s'occupait que des incertitudes de la victoire. Sa fermeté et son sang-froid ne l'abandonnaient pas. Des soldats l'enveloppèrent dans une couverture et l'emportérent du champ de bataille; mais à plusieurs reprises il les fit arrêter pour le revoir encore. La mort le trouva comme il avait vécu, intrépide et résigné. « J'espère, disait-il à son dernier moment, Les concitoyens du lieutenant-général Charles John Moore né à Glasgow, ont élevé ce monument pour conserver la mémoire de ses services militaires. 1819. que mon pays sera satisfait et approuvera ma conduite. » Il mourut heureux de penser que le succès avait couronné ses efforts. Le lendemain avant le jour, les Anglais fuyaient sur les mers, poursuivis par leurs propres batteries dont nous nous étions emparés. Soult commandait. Il érigea un monument au général ennemi dont il estimait la bravoure, fit rendre à sa tombe les honneurs militaires, et ainsi solennisa les obscures funérailles qui lui avaient été décernées. Not a drum was heard, not a funeral-note, We buried him darkly at dead of night, No useless coffin enclosed his breast, Not in sheet or in shroud we wound him; Few and short were the prayers we said, We thought, as we hollow'd his narrow bed, And smooth'd down his lonely pillow, That the foe and the stranger would tread o'er his head. Lightly they'll talk of the spirit that's gone, But half of our heavy task was done, When the clock struck the hour for retiring; Slowly and sadly we laid him down, From the field of his fame fresh and gory; Si la statue de John Moore est ressemblante, ce devait être un homme simple et d'une froide On n'entendait ni roulement de tambour ni chant funèbre pendant que nous portions son corps vers le rempart ; en signe d'adieu aucun soldat ne déchargea son fusil sur la tombe où nous descendîmes notre héros. La nuit était profonde. Nous ouvrîmes la terre avec nos baïounettes, à la clarté douteuse des rayons de la lune, éclairés seulement de la sombre lueur d'une lanterne allumée. Il n'était pas enfermé dans un inutile cercueil. Nous ne l'avions pas enseveli dans un linceul ou dans un drap mortuaire. Il est enveloppé dans son manteau comme un guerrier qui se repose. Nos prières furent peu nombreuses et courtes. Aucun regret ne nous échappait, mais nous ne pouvions détacher nos regards de ses traits frappés de mort, et nous songions avec amertume au lendemain. résolution. La noblesse et la grâce convenaient à un si noble caractère. Il ne paraît pas que l'auteur se soit enthousiasmé du sujet. Son œuvre se ressent plutôt de la prétention au mélange d'abandon et de roideur que la statuaire anglaise offre communément, emblême faux de la modestie et de la grandeur d'ame. Je crois cependant que c'est une des statues les plus renommées de Flaxman : elle n'ajoutera rien à la réputation de cet artiste célèbre. En creusant sa couche étroite, en préparant son oreiller solitaire, nous pensions que l'ennemi, que l'étranger marcherait sur sa tête, pendant que les flots nous porteraient loin de lui. Ils parleront légèrement de la grande ame qui s'est envolée, et dédaigneront ses cendres refroidies; mais que lui importera? s'ils le laissent dormir dans le tombeau où un Anglais l'a placé. La moitié de notre douloureuse tâche était remplie quand l'heure de la retraite sonna; et nous entendions le bruit du canon ennemi qui ne cessait de retentir dans le lointain. Lentement et avec douleur nous déposâmes notre général, sous la terre que sa renommée et son sang venaient d'illustrer. Aucune inscription ne fut gravée sur sa tombe. Aucune pierre ne la couvrit. - Nous le laissâmes seul avec sa gloire. III. 24 LES ÉGLISES. LE SERVICE DIVIN. Glasgow, le 30 juillet 1826. Dès le matin, tout annonçait le jour du repos et de la prière. Les presbytériens l'observent plus ponctuellement, s'il est possible, que les anglicans; et leur exemple stimule le rigorisme des autres sectes établies près d'eux. Aussi quel silence dans les rues ! quelle exacte clôture dans tous les ménages! on dirait une ville abandonnée. Avant l'heure où le service divin doit commencer, chacun sort de sa demeure décemment vêtu, et se rend avec recueillement au temple où sa foi l'appelle. Qu'en secret, un doute plus ou moins prononcé pénètre dans l'ame de quelque dévot jaloux, sur la prééminence des dogmes auxquels il croit et du rite qu'il suit, l'histoire des querelles religieuses ne donne que trop lieu de le supposer: mais ici |