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circonstances de la querelle qui fut vidée dans leur voisinage. Au reste aucun esprit de parti n'envenime plus leurs récits. Moins d'un siècle a suffi pour calmer des animosités qui paraissaient ne devoir pas s'éteindre, pour effacer jusqu'au moindre retour d'affection vers un nom que la mort s'est chargée de rayer du livre des humains. Chacun sait comment s'écroula le trône des Stuarts, comment se brisèrent leur sceptre et leur couronne; mais ce dénouement d'un drame souvent terrible, n'est plus regardé que comme la dernière catastrophe d'une famille à qui le sort les prodigua. Les montagnes qui avaient arrêté les Romains, les Saxons, les Normands et le redoutable Cromwell, ont été subjuguées. La Haute-Écosse s'est ouverte de tous côtés à des routes praticables. La maison de Hanovre y règne aussi paisiblement qu'en Angleterre. D'autres intérêts sont nés. Le patriotisme a reçu une nouvelle direction. L'indépendance de la Calédonie et le nom de ses rois, n'existent plus que dans les anciens chants des bardes, les lais des ménestrels, et les récits des chroniqueurs.

Il faudrait presque une boussole pour se conduire sur cette plaine de Culloden, dépourvue

de grandes routes et d'indications propres à éclairer le voyageur. Campbeltown est au nordest sur la rive droite du Murray-Frith. On y laisse sa voiture si l'on veut aller au-delà. Le fort Georges est deux milles plus loin. Une couche épaisse de galets couvre le sol. Toute culture a disparu; et l'on n'aperçoit plus ni arbres, ni buissons. Ce n'est qu'en entrant dans les ouvrages avancés de la citadelle que vous la reconnaissez. Elle est cachée comme le serait un piége. Ses batteries rasent les environs, et commandent le passage de la baie de Murray, resserré entre elle et le cap Channery. On la dit conforme aux règles de l'art et susceptible d'une longue défense. Elle date de 1745, et complète le système de fortifications qui va d'une mer à l'autre, et finit à l'ouest par le fort William. Les jacobites en firent sauter une partie. Puis elle fut remise en état. Au-dedans quelques rues symétriques aboutissent à un square. On distingue le logement du gouverneur et celui du major, à divers signes de l'autorité militaire qui en indiquent l'entrée. Le reste ne se compose que de casernes, d'ateliers, et de magasins suffisans pour entretenir et occuper deux mille hommes. La garnison n'est pas à beaucoup près aussi

nombreuse dans ce moment. Un soldat se charge de nous promener sur les remparts. En présence de chaque canon, de chaque mortier, il se rengorge au-dessus du gros jabot à larges plis qui sort entre les revers de son uniforme, et jure que cette artillerie sera valeureusement servie et défendue aussi long-tems qu'il aura l'honneur d'en partager la garde, jaloux sans doute de faire parade d'une bravoure qui n'est nullement en question. Dans le peu d'intervalles que lui laisse l'étalage de son ardeur guerrière, il nous parle de la tempête qui a éclaté l'avantveille. Trois bateaux pêcheurs, les seuls qui se soient présentés aux attérages, ont péri corps et biens. Ces naufrages ne sont malheureusement pas rares.

La cloche de la chapelle vient d'annoncer l'office du soir. Notre guide est obligé d'y assister; et pendant qu'on le récite les portes du fort sont fermées. Un caporal lui reproche en passant de ne pas nous éconduire assez vite. Cette idée de clôture dans un lieu si triste me répugne à l'excès. C'est moi qui hâte la marche maintenant; mais de peur de perdre quelques pence de la rétribution qu'il attend, il prolonge ses descriptions, tellement que le dernier verrou venait

d'être tiré quand nous nous sommes présentés pour sortir. Le consigne a bien voulu nous rendre la liberté. Nous avons cherché vainement si les alentours offriraient quelqu'objet digne de remarque. Comme nous retournions à Campbeltown, un jeune officier nous a devancés. Il était étroitement boutonné dans un surtout bleu. Un haut panache noir flottait au-dessus de sa toque, et ombrageait son front qui, contre son gré je crois, exprimait plus d'ennui qu'il n'était imposant. Combien cette dignité britannique est empruntée ! C'est l'emblême de l'inégalité sociale dans tous ses degrés. Pour rentrer dans Inverness on longe le Murray-Frith, à travers quelques pauvres villages. La végétation est presque nulle. Les pierres siliceuses liées par un ciment noirâtre, dont les maisons sont bâties, contribuent à augmenter la tristesse du paysage, malgré la couleur verte ou blanche des clôtures, des claires-voies, des contrevents et des persiennes. Au total, ni la ville d'Inverness ni les campagnes qui l'environnent ne me plaisent. Rien ne m'y retient; je songe avec joie que le paquebot est déjà arrivé ; et que demain à pareille heure nous aurons parcouru la moitié du canal.

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BONA-FERRY.LE LAC NESS ET SES BORDS. LE CAP DE TOR. — DORES.
LES RUINES DU CHATEAU D'URQUHART.

LE FARIGAG.-GENERAL'S-HUT.-
-SOUVENIRS DU DUC DE CUMBERLAND.

LE FORT AUGUSTE. LES PASSAGERS. ABERCHALDER.

LE LAC OICH.-BALALISTER.-LE LAC LOCHY.-LETTER-FINDLEY.

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SOUVENIRS DU LAIRD CAMERON. - BEAUX OUVRAGES DU CANAL.

LE BEN-NEVIS.-L'ÉCHELLE De neptune.-UNE TAVERNE. CORPACH. LE FORT WILLIAM.

LE VILLAGE DE MARYBOURG.

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L'ennui du long séjour que nous venons de faire, l'espoir de voyager commodément et sans aucune fatigue, la curiosité de voir de nouveaux lieux renommés pour la beauté des sites, nous avaient presque tenus éveillés pendant la nuit entière. Quoique le Stirling, notre bateau à vapeur, ne dût partir qu'à cinq heures du matin, nous y étions installés des premiers. Bientôt des passagers sont arrivés de tous côtés. D'une voi

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