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biens et leur commodité, sont assez destitués de sens pour vouloir tout perdre. Soyons prudents comme des serpents : le meilleur est d'amasser pendant l'été, comme les abeilles qui demeurent tranquilles tout l'hiver, et ne sont occupées que lorsqu'elles peuvent commodément se procurer leurs avantages. Puisque c'est une folie que de voyager par la pluie, laissons-les faire; et pour nous, attendons le beau temps. Lorsqu'on peut accorder la religion avec la conservation des biens que Dieu nous donne dans sa bonté, c'est alors qu'elle m'accommode le mieux, et c'est ainsi qu'il faut prendre la chose; car lorsque Dieu nous a départi des biens de cette vie, il veut aussi que nous les conservions pour l'amour de lui. Job dit: Que les gens de bien donnent le l'or pour de la terre (ou qu'ils amassent l'or comme la poussière). Il ne faut donc pas être comme ces gens qui sont là devant nous, s'ils sont tels que vous les dépeignez.

Le Repace. Je pense que nous même sentiment à ce sujet; et il est davantage.

sommes tous du

inutile d'en parler

L'Ami de l'argent. Vous avez raison. Car celui qui ne veut suivre à cet égard ni l'Écriture, ni la droite raison (qui, comme vous voyez, sont pour nous), ne mérite seulement pas d'être écouté.

Le Temporiseur. Mes frères, nous voici tous réunis; permettez-moi, pour notre édification mutuelle, de proposer cette question :

Lorsqu'un homme, soit pasteur ou autre, trouve quelque occasion de faire un profit quelconque, bien que cependant il ne puisse l'obtenir que par une belle apparence de piété, ou en faisant paraître plus de zèle qu'à son ordinaire pour quelque partie du service divin, je demande si un tel homme ne peut pas employer ces moyens pour parvenir à son but, et être avec cela un homme de bien.

L'Ami de l'argent. Je comprends cette question à fond, et, je veux, avec votre permission, tâcher d'y répondre exactment. Et premièrement je la considérerai par rapport à un pasteur.

Supposez donc un pasteur vénérable qui a peu de revenu, à qui il se présente une place ou un bénéfice plus avantageux, K *

by far; he has also now an opportunity of getting it, yet so as by being more studious, by preaching more frequently and zealously, and, because the temper of the people requires it, by altering of some of his principles. For my part, I see no reason why a man may not do this, (provided he has a call,) ay, and more a great deal besides, and yet be an honest man. For why?

First. His desire of a greater benefice is lawful (this cannot be contradicted), since 'tis set before him by Providence; so then he may get it if he can, making no question for conscience' sake. Second. Besides, his desire after that benefice makes him more studious, a more zealous preacher, etc. and so makes him a better man; yea, makes him better improve his parts, which is according to the mind of God. Third. Now, as for his complying with the temper of his people, by deserting, to serve them, some of his principles, this argueth,(1.) That he is of a self-denying temper; (2.) Of a sweet and winning deportment; and so, (3.) More fit for the ministerial function. Fourth. I conclude, then, that a minister that changes a small for a great should not, for so doing, be judged as covetous; but rather, since he is improved in his parts and industry thereby, be counted as one that pursues his call, and the opportunity put into his hand to do good.

And now to the second part of the question, which concerns the tradesman you mentioned: Suppose such one to have but a poor employ in the world, but by becoming religious, he may mend his market, perhaps get a rich wife, or more and far better customers to his shop; for my part, I see no reason but this may be lawfully done. For why?

First. To become religious is a virtue, by what means soever a man becomes so. Second. Nor is it unlawful to get a rich wife, or more custom to my shop. Third. Besides, the man that gets these by becoming religious, gets that which is good of them that are good, by becoming good himself: so, then, here is a good wife, and good customers, and good gain, and all these by becoming

et qu'il ait moyen de l'obtenir, mais à condition d'étudier davantage, de prêcher plus fréquemment, et peut-être même de renoncer à quelqu'un des principes de la foi, parce que l'état de son troupeau l'exigerait ainsi. Je ne vois aucune raison qui puisse l'empêcher d'accepter la place qui se présente à lui pour s'avancer dans le meilleur poste auquel il est appelé et je ne crois pas qu'en cela il fasse la moindre brêche à sa conscience; car :

1° S'il est naturel de s'avancer (comme il l'est, sans contredit), dès lors, la chose est permise et le docteur peut accepter le nouvel emploi, sans s'enquérir pour la conscience.

2o Le désir qu'il a d'être avancé l'oblige à prêcher, à étudier davantage et avec plus d'ardeur, et ainsi le rend plus homme de bien. Par là même il développe mieux ses talents, ce qui est plus agréable à Dieu.

Et 3° en changeant quelque chose à ses principes pour s'accommoder à son peuple, il fait voir trois choses: 1o qu'il sait renoncer à lui-même et à sa volonté propre; 2° qu'il sait exercer son habileté pour en gagner quelques-uns, et se faire tout à tous, selon le précepte même d'un des apôtres ; 3o enfin, qu'il est par conséquent des plus propres à exercer son emploi. D'où je conclus qu'on ne doit point condamner un pasteur qui change un bénéfice plus chétif pour un plus avantageux, ni conclure de là qu'il soit avare, ou autre chose. Mais plutôt, en tant qu'il a occasion par là d'exercer ses dons et sa science, on doit le regarder comme un homme qui suit sa vocation, et qui se prévaut sagement de l'occasion que Dieu lui met en main.

Pour ce qui concerne un artisan, supposé que ce soit un homme qui a peu de bien dans ce monde, mais qui peut, en faisant paraître de la piété, rendre son état plus heureux, épouser, par exemple, une femme riche, ou attirer plus de chalands à sa boutique, je ne saurais voir aucune raison pour laquelle cela ne puisse se pratiquer légitimement; car: 1o C'est une vertu que d'être pieux, quel que soit le moyen qui y conduit un homme; 2° Il n'est pas non plus défendu de s'enrichir, d'épouser, par exemple, une femme riche, ou d'attirer à soi beaucoup de chalands; 3° L'homme qui obtient ces choses par sa piété, obtient un bien par un autre. Ainsi il y aura, dans le cas supposé, des richesses, de bons chalands, une femme riche, tout autant de bonnes choses, et acquises par la

religious, which is good. Therefore, to become religious to get all these, is a good and profitable design.

This answer, thus made by Mr. Money-love to Mr. By-ends' question, was highly applauded by them all; wherefore they concluded, upon the whole, that it was most wholesome and advantageous; and because, as they thought, no man was able to contradict it, and because Christian and Hopeful were yet within call, they jointly agreed to assault them with the question as soon as they overtook them; and the rather, because they had opposed Mr. By-ends before. So they called after them, and they

stopped, and stood still till they came up to them; but they concluded, as they went, that not Mr. By-ends, but old Mr. Holdthe-world, should propound the question to them; because, as they supposed, their answer to him would be without the remainder of that heat that was kindled betwixt Mr. By-ends and them at their parting a little before.

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The casuists.

So they came up to each other; and, after a short salutation, Mr. Hold-the-world propounded the question to Christian and his fellow, and bid them to answer it if they could.

Then said Christian, Even a babe in religion may answer ten thousand such questions; for if it be unlawful to follow Christ for loaves (as it is), how much more abominable is it to make of Him and religion a stalkinghorse, to get and enjoy the world! Nor do we find any other than Heathens, Hypocrites, Devils, and Witches, that are of this opinion.

First. Heathens; for when Hamor and Shechem had a mind to the daughter and cattle of Jacob, and saw that there was no way for them to come at them but by being circumcised, they said to their companions, "If every male of us be circumcised as they are circumcised, shall not their cattle, and their substance, and every beast of

piété, qui est aussi une bonne chose. Par conséquent il est permis d'embrasser la piété dans la vue d'obtenir ces avantages.

Cette décision de l'Ami de l'argent, sur la question proposée par le Temporiseur, fut fort applaudie de tous; c'est pourquoi ils conclurent qu'il fallait adhérer. Et comme ils s'imaginaient que personne ne pourrait la réfuter, et qu'ils remarquèrent que le Chrétien et l'Espérant n'étaient pas si loin qu'on ne pût bien les atteindre, ils résolurent unanimement de les attaquer avec cette question, d'autant plus que ces deux voyageurs avaient repoussé

LE CASUISTE.

serait pas si dure que Temporiseur.

rudement le Temporiseur. Pour cet effet ils les rappelèrent ; et eux, les ayant ouïs, s'arrêtèrent un moment pour les attendre. Cependant il fut résolu que ce ne serait pas le Temporiseur, mais l'Ami du monde, qui leur proposerait la question, se flattant que la réponse ne celle qui avait été faite au

S'étant donc approchés, après les civilités réciproques, l'Ami du monde proposa la question au Chrétien et à son compagnon, les priant d'y répondre s'ils le pouvaient.

Certainement, dit le Chrétien. Le moindre enfant, en matière de religion, pourrait sans peine répondre à cette question et à dix mille pareilles.

Car, 1° on ne doit pas suivre Christ pour avoir du pain, comme il est dit (Jean, vi, 26). Combien plus donc est-ce une chose abominable de le suivre pour s'avancer par là dans le monde ;

2o Nous ne trouvons dans l'Écriture personne qui ait suivi vos principes, si ce n'est des païens, des hypocrites, un magicien et un diable.

1o Des païens. Car c'est ainsi que Hémor et Sichem, ayant formé des desseins sur la fille de Jacob et sur son bétail, et voyant qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'y réussir que d'embrasser (du moins à l'extérieur) la religion des Hébreux, dirent à leurs concitoyens : Si vous recevez la circoncision, leurs biens, leur bétail et tout ce qu'ils possèdent

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