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du sol ne leur louoient pas le travail de la terre, pour concourir avec le leur. De cette espèce de monopole il résulte que le loyer du travail de la terre n'est pas tant proportionné à sa force productive, comme à la recherche qu'on en fait, et que la rente d'une campagne fertile est nulle dans un désert, tandis que celle d'une campagne stérile est considérable auprès d'une ville populeuse et riche. Le monopole est donc la base de la partie de la rente que l'on payeroit pour la terre inculte, tandis que l'autre partie qui représente le travail que le propriétaire a accumulé sur son sol, suit la même marche, et est soumise aux mêmes règles, que , que la rente des autres capitaux fixes.

CHAPITRE III

Des capitaux en circulation.

Nous avons vu plus haut qu'il y a deux manières de tirer parti d'un capital accumulé: l'une en le fixant, que nous avons examinée dans le chapitre précédent, l'autre en le faisant circuler, et nous l'examinerons dans celui-ci.

Le propriétaire d'un capital peut donner en échange à un ouvrier les fruits d'un travail achevé, consistans en effets applicables à l'usage et à la consommation des hommes, contre un travail à faire, avec un profit proportionné à l'étendue de ses avances; c'est le contrat que l'on exprime beaule cacoup plus simplement, en disant que pitaliste fournit le nécessaire à un ouvrier productif qui travaille pour lui, ou plus simplement encore, en disant qu'il lui paye

son salaire; mais il est fort important de remarquer que toutes les fois qu'on met à l'ouvrage un ouvrier productif, et qu'on lui paye un salaire, on échange le présent contre l'avenir, les choses qu'on a contre celles qu'on aura, l'aliment et le vêtement qu'on fournit à l'ouvrier, contre le produit prochain de son travail. L'argent n'entre dans ce marché que comme signe; il repré. sente toujours une richesse mobiliaire, applicable à l'usage et à la consommation de l'homme, c'est cette dernière qui est le vrai capital circulant. Le numéraire est comme une assignation, que le capitaliste donne à l'ouvrier, sur le boulanger, le boucher et le tailleur, pour qu'ils lui livrent les denrées consommables qui appartenoient déjà en quelque sorte au capitaliste, puisqu'il en possédoit le signe : l'ouvrier porte cette assignation à une boutique, où il l'échange contre ce dont il a besoin pour vivre ; celui qui lui a payé son salaire, s'est tout simplement dispensé, en lui donnant de l'argent, du soin de faire lui-même ses provisions, mais l'effet est précisément le même, c'est toujours

lui qui lui fournit sa nourriture, et ce dont il a besoin, en échange d'un travail à faire' qu'il attend de lui.

Or l'ouvrier qui n'a point de travail accumulé, point de capital à lui, rien enfin pour se nourrir ou se vêtir, non-seulement trouve un avantage à échanger ce qu'il peut faire et qu'il n'a point encore, contre ce dont il a besoin, et qu'un autre possède actuellement; bien plus, c'est pour lui le seul moyen d'exister. Du côté du capitaliste, au contraire, non-seulement il n'y a point d'avantage à échanger un sac de blé, par exemple, cette année, contre un sac de blé à recevoir l'année prochaine ; il y a même des inconvéniens, puisqu'en le faisant il se sépare de sa propriété, il s'en ôte la libre disposition, et court peut-être même quelques risques. Pour qu'il se conclue un accord entre ces deux classes d'hommes, il faut que celle qui en retire tous les avantages, les partage avec celle qui n'y trouve que des inconvéniens. Les ouvriers peuvent le faire aisément, nous avons vu que plus la société acquéroit de population et de richesses, plus

au moyen de la division des métiers, le tra vail de chaque ouvrier produisoit de superflu au-delà de sa propre consommation; celui-ci doit donc céder une partie de ce superflu à celui qui le met à l'ouvrage et le nourrit: il arrivera même quelquefois qu'il le lui cédera tout entier, trop content de se procurer le nécessaire à ce prix. Les deux classes de la société trouvant dès lors un avantage mutuel à contracter ensemble, se recherchent de part et d'autre; les capitalistes s'empressent de donner ce qu'ils ont aujourd'hui contre ce qu'ils auront bientôt, et les ouvriers de prendre ce dont ils ont besoin actuellement contre ce qu'ils produiront par la suite.

C'est au profit que retire le capitaliste, qu'il faut attribuer la conservation de la richesse nationale; car s'il n'en trouvoit aucun à faire travailler des gens industrieux, il ne chercheroit à faire d'autres échanges, que ceux qui conviendroient à sa consommation ; il employeroit successivement à son usage tout ce qu'il posséderoit, sans rien produire, jus qu'à ce qu'il eût tout consommé.

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