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Fut la reine des nuits, et, dans les temps antiques,
Des vierges de Sidon écouta les cantiques.
Sion connut son culte : un roi que l'Eternel
Sans murmure combla de tous les dons du ciel,
Séduit par les beautés dont il suivit l'exemple,
Sur la montagne impie édifia son temple;
Et, chargeant de ses dons des autels impuissans,
Entre elles et leur dieu partagea son encens.

Ensuite vint Thammuz, Thammuz dont la blessure
Rouverte tous les ans, sous la noire verdure
Des cèdres du Liban, autour de son cercueil,
Des vierges de Sidon renouvelait le deuil;

Là, pleure un jour entier leur troupe virginale,
Tandis que l'Adonis de sa roche natale

S'échappe, et vers les mers coulant en doux ruisseaux,
De son sang adoré s'en va rougir les eaux.
Bientôt courut partout cette fable amoureuse;
Sion même en gardait l'erreur contagieuse,
Quand, de son œil perçant, le triste Ezéchiel
Des filles de Juda vit l'amour criminel,
Et de leur culte impur les infames pratiques
Du temple du vrai Dieu profaner les portiques.
Ensuite s'avança celui dont les douleurs
Baignèrent son autel de véritables pleurs,

Quand, sur ce Dieu vainqueur vengeant son esclavage,
L'arche sainte brisa son impuissante image;

Et, dans son propre temple, à ses prêtres surpris,
De leur dieu mis en poudre étala les débris.

Dagon était son nom : cet exilé céleste

Est homme par le buste, et poisson par le reste.

Dans les champs d'Ascalon, dans les vallons de Ger, La terreur adorait ce monstre de la mer :

Him follow'd Rimmon, whose delightful seat
Was fair Damascus, on the fertile banks
Of Abbana and Pharphar, lucid streams.
He also' against the house of God was bold!
A leper once he lost, and gain'd a king;
Ahaz, his sottish conqueror, whom he drew
God's altar to disparage and displace,
For one of Syrian mode, whereon to burn
His odious offerings, and adore the Gods
Whom he had vanquish'd. After these appear'd
A crew, who, under names of old renown,
Osiris, Isis, Orus, and their train,

With monstruous shapes and sorceries abus'd
Fanatic Egypt and her priests, to seek

Their wandering gods disguis'd in brutish forms
Rather than human. Nor did Israel 'scape

The' infection, when their borrow'd gold compos'd

The calf in Oreb, and the rebel king
Doubled that sin in Bethel and in Dan,

Likening his Maker to the grazed ox;
Jehovah, who in one night, when he pass'd
From Egypt marching, equall'd with one stroke
Both her first-born, and all her bleating gods.

Sous son sceptre tremblait la Palestine entière;
Ascalon et Gaza, sur leur vaste frontière,

Voyaient régner son culte, et d'un front orgueilleux
Son temple dans Azote allait braver les cieux.

Après lui vint Rimmon, qui, près des fraîches ondes
Que bordent de Damas les campagnes fécondes,
D'Abana, de Pharphar, ruisseaux délicieux,
Attirait les mortels par le charme des lieux;
Ce dieu vit son vainqueur au rang de ses conquêtes;
Pour lui, des Syriens rivalisant les fêtes,

Achaz fonda son culte, et, fier de son appui,
Au vrai Dieu préféra les dieux vaincus par lui.
A son tour s'avança la foule ridicule
Des monstres honorés par l'Egypte crédule.
C'étaient Orus, Isis, Osiris, tous ces dieux,
D'autant mieux révérés, qu'ils étaient plus hideux ;
Et tous ces animaux, déités vagabondes,
Que le peuple adorait sur la terre et les ondes :
Insensés qui, de Dieu prostituant le nom,
Devant le vil instinct abaissaient la raison.
Israël même eut part à cette erreur impure,
Quand l'or, du veau stupide empruntant la figure,
Par le peuple d'Horeb devant lui prosterné,
Vit du grand Jéhovah le culte abandonné.
Bientôt Bethel et Dan virent un roi rebelle
Lui-même se créer un dieu sur ce modèle.
Mais enfin, las de voir des prêtres suborneurs
A de vils animaux transporter ses honneurs,
Dieu se leva, s'arma de son glaive terrible,
Et dans la même nuit, nuit à jamais horrible!
Des mères d'un seul coup frappa les fruits naissans,
Et le prêtre, et le temple, et ses dieux mugissans.

Belial came last, than whom a Spirit more lewd Fell not from Heaven, or more gross to love Vice for itself to him no temple stood Or altar smok'd; yet who more oft than he In temples and at altars, when the priest Turns atheist, as did Eli's sons, who fill'd With lust and violence the house of God? In courts and palaces he also reigns, And in luxurious cities, where the noise Of riot' ascends above their loftiest towers, And injury and outrage; and when night Darkens the streets, then wander forth the sons Of Belial, flown with insolence and wine. Witness the streets of Sodom, and that night In Gibeah, when the hospitable door Expos'd a matron, to avoid worse rape.

These were the prime in order and in might : The rest were long to tell, though far renown'd, The' Ionian Gods, of Javan's issue, held Gods, yet confess'd later than Heaven and Earth, Their boasted parents: Titan, Heaven's first-born, With his enormous brood, and birthright seiz'd By younger Saturn; he from mightier Jove, His own and Rhea's son, like measure found; So Jove usurping reign'd: these first in Crete

Enfin vint Bélial: dans la troupe rebelle
Nul ne mérita mieux la vengeance éternelle;
Pour l'amour seul du vice, au vice abandonné,
La vertu révoltait son cœur désordonné;
Nul autel, nul encens, nulle cérémonie
N'honorait ses fureurs ; mais souvent son génie
Se glissa dans le temple, et, jusque sur l'autel,
Au pontife inspira l'oubli de l'Eternel:
Par lui des fils d'Eli la brutale luxure

Outragea le saint lieu, les lois, et la nature;
Il hante les palais, il règne dans les cours,
Habite les cités et plane sur leurs tours:
Là des hymnes lascifs, de l'obscène licence,
Des cris de la fureur, de ceux de la vengeance,
Accens délicieux pour cet esprit pervers,
Arrivent jusqu'à lui les horribles concerts.
J'en atteste Sodome et l'impure Gomorrhe,
Théâtre des forfaits que la nature abhorre;
Et toi, séjour flétri par l'impudicité,
Où le toit protecteur de l'hospitalité,
Pour éviter l'horreur d'un viol plus infame,
Au crime abandonna la pudeur d'une femme.

Tous, fiers du premier rang, menaçaient l'Eternel.
Dirai-je ces enfans de la terre et du ciel,
Ces dieux, ces demi-dieux, familles innombrables
Dont l'erreur en cent lieux a propagé les fables:
Titan le premier-né, Saturne avec son fils,
De l'empire des cieux l'un par l'autre bannis,
Aïeux, pères, enfans, immense colonie
Que la Crète autrefois reçut de l'Ionie ;

Qui cherchant sur les monts une image des cieux, Courut du sombre Ida sur l'Olympe orageux,

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