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Russian by Constantine Popoff. London, 1885. Sm. 8vo. TOMLINSON, CHARLES. Galileo and the Inquisition. London,

1891. 12mo.

-Remarks on Cardinal Newman's "Grammar of Assent."
London, 1890.

12mo.

-Remarks on Cardinal Newman's "Apologia." London, 1890. 12mo.

YEAR-BOOK of the Scientific and Learned Societies of Great

Britain and Ireland.

be continued).

London, 1887-92. 8vo. (To

Quelques notes sur les réformés flamands et wallons de 16′ siècle refugiés en Angleterre,

PAR

CHARLES A. RAHLENBECK, SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE DE BELGIQUE.

On ne connaitra jamais le chiffre exact de ces émigrants là, non plus que celui de leurs coreligionnaires qui tombèrent sous les coups des inquisiteurs et des soldats du duc d'Albe ou de Farnèse. Mais la question du nombre importe peu pour le genre de recherches auquel je me livre en ce moment. Ce que je désire connaitre et mettre en evidence, le mieux qu'il me sera possible, ce sont les nature d'élite parmi ces vaillants et ces forts qui préfèrent l'exil avec ses dangers et ses épreuves à une soumission commode répugnant tout autant à leur dignité qu'à leur conscience. Cest d'eux tous que parle d'Aubigné en ses tragiques quant il s'ecrie: Nos péchés ont chassé tant de braves courages. Or, si ces braves courages en touchant le sol britannique avaient en général les mains vides, celles-ci étaient adroites, remuantes et ne tardaient point à trouver une occupation largement rémunératrice. Il suffit de lire l'appendice du livre de Samuel Smiles sur les Huguenots pour savoir combien d'industries nouvelles, dues à des réfugiés protestants, furent introduites en Angleterre au seizième siècle.

Les Flamands et les Wallons tiennent parmi eux le premier rang; ils sont les plus empressés à acquitter la dette de l'hospitalité, et, du même coup, à punir les oppresseurs de leur patrie. Mais, à côté des marchands et des artisans, qui étaient les plus nombreux, il y avait des travailleurs de la pensée, des conspirateurs appartenant aux différentes classes de la société. Ces derniers sont bien difficiles à retrouver quand ils ne remplissent pas une charge dans l'une ou l'autre église réformée d'Angleterre ou quand les circonstances ne leur offrent pas l'occasion de se mettre en évidence. Les inquisiteurs espagnols les redoutent cependant et ont pris leurs mesures pour rester au courant de leurs faits et gestes. On en a la preuve en fouil

lant dans les trop rares papiers qu'ils ont laissés derrière eux. Une chose est certaine; c'est que les plus à plaindre parmi ces innombrables bannis et fugitifs ne sont point ceux qui, ne trouvant pas à gagner leur pain quotidien, restent à la charge de leurs compagnons d'infortune, mais bien ceux qu'un irrésistible désir pousse à tout braver pour revoir le sol natal et retrouver, ne fût ce même qu'en passant, des parents, de vieux amis. Presque toujours ces impatients sont trahis ou reconnus et tombent victimes de leur généreuse audace. Leur mort si regrettable et si effroyable qu'elle soit n'est jamais inutile a la cause qu'ils ont généreusement embrassée et vaillamment défendue. Le Mors multos fecit lutheranos d'Erasme s'applique aussi à eux. La protestation contre Rome a beau changer d'étiquette, elle ne perd rien de sa puissance, et cela, par la bonne raison qu'elle est partout dans l'air qu'on respire qu'elle a jeté de profondes racines dans les cœurs, et que les hommes du 16° siècle sont bien décidés à sortir d'une captivité plus dure pour eux que celle des Hébreux en Babylonie ou en Egypte. Seulement, et c'est là un grand malheur qui explique bien des choses, l'esprit d'intolérance du monde catholique survit aux vieux dogmes et aux pratiques surannées, il travaille les consciences affranchies et y exerce ses ravages à la plus grande joie des exploiteurs du peuple. On se heurte, on se cogne, le sang coule à flots, des contrées entières sont dépeuplées et ruinées à jamais, et quand ce grand vide s'est fait, que le calme de la mort règne sans partage, on reconnait pour la première fois avec effroi et repentir que le libre examen impliquant le respect des opinions contraires est en somme le don le plus précieux que Dieu ait fait à la pauvre humanité. On a comparé plus d'une fois la Chambre étoilée de la reine Elizabeth d'Angleterre à la Chambre ardente du roi de France Henri II. et au Conseil des Troubles des Pays Bas institué par le duc d'Albe. Ce rapprochement est absurde; il ne peut être inspiré que par l'ignorance et la mauvaise foi. Si l'Angleterre du 16e siècle avait songé sérieusement à imposer sa Réforme particulière aux innombrables étrangers venus à elle, si sa Chambre étoilée avait été autre chose qu'un tribunal destiné à juger des catholiques anglais conspirant contre l'ordre de choses établi, il est évident que son sort eut été celui de l'Espagne et des provinces belges courbées sous le double joug de l'Escurial et du Vatican. Au lieu de cela elle fut accueillante et hospitalière, s'inocula un sang nouveau, fit la conquète d'une foule d'industries qui lui manquait et se prépara tout doucement à jouer le premier rôle dans le monde. La seule ombre au tableau, la seule infraction à cette politique intelligente fut le règne court mais terrible de

Marie Tudor. Ses ministres forcèrent les réformés flamands établis à Londres à quitter le pays malgré la charte en bonne forme que le roi Edouard VI. leur avait octroyée en 1550. Ils s'embarquèrent à Gravesend le 17 Septembre 1553, s'estimant heureux qu'on leur laissât leur misérable vie. Mais où aller ? Vers le nord évidemment, puisque la réforme de Luther y rêgnait sans obstacle. Une effroyable tempête qui les assaillit, les fit moins souffrir que l'accueil qu'on leur fit partout où ils abordèrent. Ni en Norvége, ni en Danemark, ni à Rostock, ni à Wismar, ni à Lubeck, ni à Hambourg on ne voulut voir en eux de bons et loyaux Protestants, parcequ'ils déclaraient ne pouvoir se soumettre à la confession d'Augsbourg reçue et professée dans ces contreés et dans ces villes à l'exclusion de tout autre culte. On comprend qu'une religion nouvellement établie ait des mesures de conservation à prendre, on comprend aussi que ces Scandinaves et ces Hanséates n'avaient pu, du jour au lendemain, se défaire des préjugés propres à leur ancienne croyance, cependant on ne saurait les blâmer trop vivement d'avoir mis la calomnie au service de leur intolérance, d'avoir traité de disciples de Jean de Leyde des hommes tels que Dathenus, De Loenus, Martin Micron, Van Utenhove, Jean de Laski, Valérand Poullain, Perrusel, Wingius, le pasteur écossais Simpson et le pasteur anglais Whitebread. Ceux ci, que le hasard avait réunis et qui symbolisaient les nations décidées à faire génereusement cause commune avec les Pays Bas dans leur lutte sans répit et sans trêve contre le despotisme spirituel et temporel et contre toute renovation sociale s'arrêtant à un chemin, tinrent conseil. Ils convinrent de se séparer, et allèrent les uns avec les réfugiés wallons et anglais à Francfort sur le Main, les autres avec les Flamands à Norden et à Emden. Mais ce n'étaient là pour eux que des demeures provisoires en attendant que l'Angleterre leur fût de nouveau ouverte. Ce qui le prouve, c'est que, d'après le témoignage de Van Utenhove, ils écrivirent à leurs frères demeurés à Londres pour leur faire connaitre leurs douloureuses épreuves et les engager à rester tranquillement où ils étaient, l'orage qui grondait sur leurs têtes ne pouvant durer éternellement.1 Et ce fut ainsi qu'en 1558, au moment de l'avènement de la reine Elisabeth, les premiers refuges Huguenots d'Angleterre purent être rétablis du jour au lendemain. On y revenait de partout et chaque jour, en plus grand nombre. Il convient cependant de dire ici que ceux

1 Simplex et fidelis narratio de instituta ac demum dissipata, Belgarum aliorumque peregrinorum in Anglia, ecclesia et potissimum de susceptis postea illius nomine itineribus, quae eis in illis evenerunt, per Johannem Utenhovium Gandavum. Basiliae ex offic. Joan Oporini, 1560, pet in 80.

qui s'étaient embarqués à Gravesend le 17 Septembre, 1553, ne revinrent pas tous. La peste et la misère, ces deux maux qui se valent, avaient fait de larges trouées dans leurs rangs. Martin de Cleyne dit Micron, rentré à Londres en 1558 et reparti presqu' aussitôt pour la Frise, y mourut à Norden le 12 Septembre 1559, après avoir vaillamment combattu, comme médecin et comme ministre de l'Evangile, l'épidemic qui l'enleva. Si je le cite ici de préférence à d'autres, c'est, qu'arrivé à Londres avec les premiers réfugiés flamands, il joua dans leur colonie l'un des principaux rôles. Le duc de Somerset, oncle du jeune roi Edouard VI, et l'archèveque Cranmer, son ancien gouverneur et plus intime conseiller, lui donnèrent de nombreuses marques de bienveillance. Il en profita pour écrire et répandre à profusion des petits traités de controverse en langue flamande. Quelques uns sont simplement datés, quelques autres portent en plus cette indication, Gedruct buiten Londen, c. a. d. imprimé hors de Londres, ce qui ne nous apprendrait rien, si nous n'avions pas en même temps le nom de l'imprimeur que nous pouvons retrouver et suivre à la piste. Je possède une demi douzaine de ces petits traités, mais je suis sûr qu'il en existe bien davantage. Un seul, à ma connaissance, a été traduit en anglais, ce qui m'amène à croire qu'ils étaient surtout destinés à une œuvre de propagande dans les Pays Bas.1 Ou les retrouve en effet en fouillant les ouvriers belges qui, n'ayant pu à la longue résister à l'attirance du sol natal, tombent les uns après les autres au pouvoir des inquisiteurs espagnols qui garnissent la côte flamande guettant leur retour.

Martin Micron nous a laissé le récit circonstancié de l'une de

ces tragiques aventures.2 Il a été résumé par Crespin, par Fuller, par Van Hamstede et d'autres martyrologistes encore. Je viens de le relire avec attention, et j'y vois que, tout en étant fier comme il convient de la constance de ses frères, Micron appuie volontiers sur les sages conseils qu'il a constamment donnés aux réfugiés leur disant; "Songez que pour satisfaire ce désir bien naturel de revoir des parents, des amis,

1 A confutation of the doctrine of David George and H. N. (Henry Niclaes), the father of the family of love. By Martin Micronius, minister of the Woorde in the Dutsche Churche at London, under Edward the VI, of blessed memory, King of England, taken out of his Book concerning holy assemblies which he wrote in Latine a little before his death, at Nord in East Freesland, which also afterwards M. Nicolaus Carineus set forth publiquely in printe, certain things being added unto it, translated woorde for woorde unto English. London, 1560, p. in 80.

Een waerachtighe Historie Van Hoste (geseyt Jooris) Vander Katelyne, te Ghendt om het vry opentlick Straffen der Afgodischer Leere ghebrandt, ten grooten nutte ende vertroostinghe aller Christenen geschreven, etc. etc. door Marten Microen, pet. in 8o. de 60 feuill. chiffrés sans date ni nom ni lieu.

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