網頁圖片
PDF
ePub 版

COMPARAISON.

MoN intention est de faire voir en quoi diffère particulièrement la tête du cheval d'Elgin avec celle de Lysippe, quelles sont les causes inhérentes qui constit ent l'excellence et la supériorité de celle d'Elgin; convaincu qu'en comparant la tête du cheval d'Elgin avec celle de Lysippe,* je pourrai démontrer une supériorité remarquable des marbres d'Elgin sur tous les ouvrages de l'art, et une comparaison qui démontra la supériorité des marbres d'Elgin, contribuera essentiellement

* La tête est celle de l'un des quatre chevaux attelés au char de Buonaparte sur l'arc triomphal des Thuilleries: ils furent transportés de Corinthe à Rome, de Rome à Constantinople, de là à Venise, ensuite à Paris par Buonaparte, et sont à présent retournés à Venice.

aux progrès et à la reforme du goût dans le monde entier.

D'abord, les moyens de défense du cheval sont dans ses talons; aussi la nature l'a favorisé d'un œil saillant et d'une prunelle horisontale et non pas circulaire, de manière qu'il peut voir derrière lui; c'est là un grand avantage inhérent à sa nature, négliger de l'imiter en peignant ou en sculptant ce bel animal, c'est violer les règles et négliger une partie caractéristique de la nature du cheval. Le représenter avec un œil enfoncé, c'est lui ôter la possibilité de voir derrière lui, et le priver des moyens de résistance et le mettre hors d'état de se défendre; un peintre ou un sculpteur qui le représente ainsi viole un grand principe que rien ne peut ni ne doit compenser, c'est comme s'il lui donnoit des oreilles immobiles comme des yeux enfoncés.

Il est évident que l'œil du cheval de Lysippe en est enfoncé, et qu'il lui est absolument impossible de voir derrière lui; cette forme est celle de l'œil de l'homme plutôt que celle du cheval; Lysippe a placé au-dessus de l'œil du sien un sourcil, qui semble, l'ombrager saillant, au lieu que l'œil de la tête de celui d'Elgin projecte, le globe est oval, la prunelle est évidemment

alongée comme dans la nature, par la forme du globe et en jetant en arrière ses oreilles et regardant du coin de l'œil, il peut entendre tous les sons est voir tous les objets qui pourroient le frapper à l'improviste. La partie qui est au-dessus du sourcil du cheval de Lysippe est absolument pleine, ce qu'on ne voit jamais dans la nature, au lieu que cette même partie de la tête de celui d'Elgin est creuse, marque caractéristique qui se trouve toujours dans un cheval de race; la machoire du cheval est plate et d'une forme bien prononcée, elle s'élève jusqu'à cet os appelé (os jugale) qu'on voit sous l'œil, et qui est si sensible dans un cheval Arabe. La machoire de celui de Lysippe est d'une forme indéterminée et l'on n'y aperçoit point cet os saillant inhérent à cet animal. Si vous les regardez l'un et l'autre en profil, la tête de celui de Lysippe est courte et même épaisse comme celle d'un taureau, les narines semblent mal placées, la lèvre supérieure ne projecte pas assez, et il y a un grincement sensible, comme s'il avoit les muscles hurlans d'un animal carnivore, la tête d'Elgin a tous les caractères d'un beau cheval de race en pleine vigueur, au lieu que le cheval de Lysippe n'a aucun de ceux de cet auimal, et il paroit gonflé, bouffi comme s'il étoit hydropique.

N'est-il pas étrange que Raphaël et tous les grands peintres Romains, séduits par ce mauvais exemple, prennent, pour modèle de leurs chevaux, un cheval tel que celui de Lysippe et celui sur lequel est monté Marc-Aurèle, qui est encore plus mauvais ; et que, pour représenter les caractères et les passions de l'homme, ils prennent toujours pour guide le principe de toute beauté et de toute vérité, la nature ? les inconséquences des plus grands hommes sont souvent un aussi grand sujet d'étonnement que leur génie.

M. Charles Bell, dans son excellent ouvrage sur l'anatomie de l'expression, a découvert les erreurs de Jules Romain et de Raphaël dans le dessin de leurs chevaux ; il a dit, "Au lieu d'un œil plein et clair qui s'avance en saillie sur la tempe, nous en voyons un profondément enfoncé, avec un sourcil pendant, trait absolument humain, avec une expression pensive et soupçonneuse. Ces artistes ont préféré le modèle de l'antique, à ce que, relativement au sujet que nous traitons, nous pouvons considérer, avec certitude, comme les plus belles formes de la nature.”

"Nous ne devons pas dans la circonstance présente, perdre de vue l'intention évidente du peintre, il desiroit éviter les formes trop com

« 上一頁繼續 »