placed near a temple of Minerva, in the territory of Corinth. This ftatue, described as naked, may be therefore confidered as the source of the fashion that prevailed in the heroic images of Greece; and Paufanias, in his account of it, delivers his opinion on the works of Dædalus in general. They did not fatisfy the fight, (accuftomed to the productions of improved art,) yet they had in them an air of inspiration *. From this candid account, a modern reader may easily conceive the kind of deficiency, and the degree of animation, that were visible in the ftatues of this early artift. His extraordinary skill as a sculptor seems to reft on his marble bas-relief, reprefenting the Dance of Ariadne; I fhall therefore close this long, yet imperfect note, on the father of Grecian art, by tranfcribing the defcription which Homer has given of his moft memorable work, with the lively remarks of D'Hancarville on this ancient and interesting sculpture. Homer, in describing the shield of Achilles, pays the following tribute to the merit of Dædalus : Οιδ' οτε μεν θρεξασκον επιςαμενοισι ποδεσσι Ρεια μαλ', ως οτε τις τροχον αρμενον εν παλάμησιν * Δαίδαλος δε όπόσα είργασατο ατοπώτερα μεν εσιν ες την όψιν, επιπρεπει δε όμως τι και ενθεον τέτοις. PAUSANIAS, P. 121. Εζομενος κεραμευς πειρησεται, αικε θεησιν· Μολπης εξαρχοντες εδινευον κατα μεσσας. Iliad 18. v. 590. A figur'd dance fucceeds. Such once was seen Form'd by Dædalean art. A comely band Of youths and maidens bounding, hand in hand; Of thofe, the locks with flowery wreaths inroll'd; Now forth at once, too fwift for fight, they spring, So whirls a wheel, in giddy circle tofs'd, And, rapid as it runs, the single spokes are loft. The gazing multitudes admire around Two active tumblers in the centre bound; Now high, now low, their pliant limbs they bend, EE POPE. The recent verfion of my admirable friend, which he has lately and happily retouched, is more faithful to Homer and to Dædalus: To these the glorious artist added next These all wore garlands, and bright faulchions those, Pafs'd swift between them, and began the fong. COWPER. "Cet ouvrage de fculpture, executé près de cinq cents ans après l'in"vention de la ftatuaire, decrit environ trois fiècles après Dedale par "Homere, qui l'avoit affurement vu, puifque Paufanias, plus de mille ans depuis, reconnoit que c'est le même dont il est parlé dans l'Iliade, " à laquelle, curieux obfervateur et favant comme il étoit, il n'avoit "fans doubte pas manqué de le comparer; car il l'avoit fi bien exa"miné qu'il specifie même la matière dont il étoit fait; un tel monu "ment dis-je, détaillé par un homme tel qu' Homère, dont on connoit "l'exactitude dans les moindres details où il entre fur les arts, eft fans "doubte la preuve la plus authentique qui puiffe jamais exifter des "grands progrès faits par la sculpture au moins cent ans avant la prise "de Troye, et de l'erreur dans laquelle le peu de critique des anciens, "mais fur-tout de Pline, a jetté les modernes au fujet de l'ancienneté "des arts..... Ce bas rélief représentant deux tems d'une même action, " étoit néceffairement divifé en deux parties, ou par une vase ou par une "colonne, comme on en a plufieurs exemples dans les monumens antiques. Le premier de ces tableaux repréfentoit le commencement ❝ de la danse, qui fe mouvoit en cercle comme pour s'effayer; le Coryphée avec fa compagne entonnoit la chanson qui en étoit le motif, et que le reste des danseurs répétoit. Par les plis et replis de la figure qu'ils formoient, ils marquoient dans le fecond tableau les tours et les détours du labyrinthe d'ou Théfée fortit au moyen du fil dont "Ariane l'avoit pourvu. Dédale, au rapport de Lucien, l'avoit in"ftruite de cette danfe; et, fuivant Homère, il en étoit l'inventeur. "C'est le plus ancien ballet figuré dont il soit parlé dans les anciens 66 auteurs; il fût le modèle de tous ceux qui repréfenterent depuis les "actions et les mœurs des hommes: cet art, fi l'on en croit Plutarque “fût porté si loin qu'il approchoit plus de la poefie, que la peinture "même. ་ 66 "Il paroit que les draperies des figures de ce bas-relief colorées fur le "bouclier d'Achille, à l'aide des differens métaux qu'on y fuppofe em"ployés, l'étoient auffi fur le marbre: dela vient cette expreffion TOIXIλλ pour marquer un choeur de diverfes couleurs. Nous avons déjà parlé des ftatues de bois peintes et dorées faites avant Dédale : "mais les anciens colorerent auffi et dorérent le marbre, comme on le peut voir par la petite Ifis trouvée à Pompeia, par la Diane confervée " à Portici, par les cheveux de la belle Vénus de Medicis, et le diademe "de l'autre Vénus, confervée avec la première, dans la tribune de la galerie de Florence. Je crois donc que les robes de lin et de laine, que portoient les danfeufes et les danfeurs de ce bas-relief, étoient peintes, que les ceinturons de ces derniers étoient argentés, et que "leurs épées étoient dorées. པ་ "Si l'on compare ce que dit Homère de ce monument, avec ce que "Paufanias et Platon ont écrit des autres ouvrages de Dédale, on verra que la compofition de cette danfe ne pouvoit être mieux entendue ni plus riche ou plus agréable qu'elle l'étoit: elle femble avoir donné l'idée des heures, que l'on voit à la vigne Borghèse, et de celles dont "le Guide a entouré le char de l'Aurore qu'il a peinte dans le palais Rofpigliozi à Rome. Cependant on n'exécute jamais tout ce que "l'on concoit, parceque l'habilité de la main, la connoiffance des vrais principes de l'art et des moyens qu'il peut employer, ne répondent pas toujours à la grandeur du génie et des idées de celui qui compofe fi l'on s'en rapporte au jugement de Paufanias sur le caractère "des ftatues de Dédale, on trouvera que l'exécution de ce bas-relief a "dû être inférieure à fa compofition; que le ftyle, quoique fort ét vigoreux en dévoit être auftère et privé de grace; fi toutefois l'on s'en rapporte à Platon, il foudra croire que les figures employées à rendre ces belles idées, manquoient encore par l'exactitude du deffin, et fans “doubte par la jufteffe des proportions: mais il eft affuré que l'on y "voyoit les femences de tout ce que la fculpture fit de mieux dans les tems poftérieurs. Homère, qui s'il fe fût adonné à la fculpture ou " à la peinture, eût affurement été auffi habile fculpteur ou peintre "qu'il étoit grand poete, nous a deffiné plutôt que décrit ce bas-relief, 66 avec toute la vérité et la fimplicité qu'eût jamais pu y mettre le plus "favant artifte, en le rendant fur le toile ou fur le marbre. On croit "le voir en lifant la copie qu'il en a faite; la matière feule en eft dé"truite, mais il nous en a confervé la partie la plus precieuse: fes vers, |