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GENERAL PSYCHOLOGY

By WALTER S. HUNTER. This introductory book written from the biological point of view gives a survey of psychology with the emphasis upon the concrete experimental facts so far as they are available. The illustrations deal with typical apparatus used in the laboratories.

xiv +352 pages, crown 12mo, cloth; 13s net.

THE PSYCHOLOGY OF CHILD DEVELOPMENT

By IRVING KING. A study in the psychology of the growing mind designed to meet the needs of those who do not believe that the study of adult psychology is a sufficient preparation for the teacher.

xxii + 266 pages, 12mo, cloth; 10s net.

ESSAYS IN EXPERIMENTAL LOGIC

By JOHN DEWEY. viii+ 444 pages, 12mo, cloth; 23s net.

THE EDUCATIONAL SITUATION

By JOHN DEWEY. 104 pages, 12mo, paper; 3s 3d net. PSYCHOLOGY AND SOCIAL PRACTICE

By JOHN DEWEY. 42 pages, 12mo, paper; 1s 8d net.

STUDIES FROM THE PSYCHOLOGICAL LABORATORY By JAMES R. ANGELL. Vol. 11, No. 2. 356 pages, royal 8vo, paper:

3s 3d net.

A STUDY IN THE PSYCHOLOGY OF RITUALISM By FREDERICK GOODRICH HENKE. viii+ 96 pages, royal 8vo, paper; 6s 6d net.

THE MENTAL TRAITS OF SEX

By HELEN BRADFORD THOMPSON. viii+ 188 pages, 8vo, cloth; 8s 3d net.

THE CONTROL OF HUNGER IN HEALTH AND DISEASE

By ANTON J. CARLSON. viii+ 320 pages, 8vo, cloth; 16s 6d net.

HEREDITY AND EUGENICS

By WILLIAM E. CASTLE, JOHN M. COULTER, CHARLES B. DAVENPORT, EDWARD M. EAST, and WILLIAM L. TOWER. 312 pages, 8vo, cloth; 19s 6d net.

Agents for the British Empire (except Canada)
CAMBRIDGE UNIVERSITY PRESS

Fetter Lane, London, E.C. 4

DISORDERS OF SYMBOLIC THINKING DUE TO LOCAL LESIONS OF THE BRAIN.

By R. MOURGUE.

Nous admettrons ici comme un résultat acquis de la pensée scientifique contemporaine que les troubles de l'expression verbale de la pensée, les seuls que nous désirions envisager ici, auxquels, pour suivre la tradition, nous conservons le terme général d'aphasie, ne peuvent nullement être ramenés à des pertes d'images en relation avec des lésions de prétendus centres étroitement spécialisés. Considérant ce point de vue de psychologie structurale comme définitivement périmé, nous en tiendrons au point de vue de la psychologie fonctionnelle tel qu'il a été établi par les travaux, issus de points de vue différents, mais concordants dans leurs résultats généraux de Hughlings Jackson, Bergson, P. Marie, Von Monakow, A. Pick, etc. M. Head vous a exprimé son point de vue sur la question1; il n'y a rien à ajouter à sa démonstration si rigoureuse.

En admettant donc ce point de vue, qui tend à s'imposer de plus en plus, nous nous demanderons en faisant seulement appel à l'observation la plus immédiate, et, lorsque cela sera possible, à l'auto-observation vécue des malades, s'il est vrai, comme on l'a dit, que les troubles de l'expression verbale dus à des lésions cérébrales soient les plus propres à nous faire entrevoir la nature de la pensée. Dans cette recherche nous croyons qu'il faut se placer résolument sur le terrain de la psychologie fonctionnelle, comme l'avait fait Hughlings Jackson, qui, ici encore, fut un grand précurseur et devança l'application, si à la mode aujourd'hui, en Allemagne, de la psychologie de la pensée à la neuropathologie.

En effet, si on se place avec certains auteurs, héritiers de la psychologie des idéologues, au point de vue structural, on en arrive à dire que pensée et langage s'équivalent strictement et que, en conséquence, tout aphasique présente un affaiblissement intellectuel. Cette métaphysique nominaliste est d'usage courant, encore à l'heure actuelle, chez certains neurologistes. Remarquons, en outre, qu'elle caractérise le complexe des phénomènes étudiés uniquement par son côté négatif, c'est-à-dire ignore le principe

1 Le lecteur devra se rapporter pour l'exposé intégral des idées de M. Head au mémoire suivant: "Aphasia and Kindred Disorders of Speech" (Linacre lecture for 1920), Brain, Part 2, vol. 43 (July, 1920).

J. of Psych. (Med. Sect.) I

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d'Hughlings Jackson, que la maladie, par les symptômes qu'elle présente, n'est pas l'expression de symptômes négatifs, ce qui n'a pas de sens, mais est la manifestation des degrés inférieurs de l'activité mentale. Or parcourons, par exemple, l'auto-observation du Dr Saloz père, de Genève, qui fut atteint d'aphasie totale suivie de guérison1. Ce malade a fort justement noté l'indépendance de la pensée et du langage, lorsqu'il écrit:

Dans l'aphasie verbale, la persistance (ou la persévération) du souvenir du son du mot correct (ou de la lettre) n'implique pas la conservation de sa notion compréhensive, c'est pourquoi je dis qu'il y a toujours à ce moment-là, dans l'aphasie verbale, un déchet plus ou moins fort de l'intelligence du phénomène et par conséquent du malade lui-même.

M. Naville observe, en passant, que le Dr Saloz illustre ici les deux concepts allemands du Wortlautbegriff et du Wortsinnverständniss.

Par contre, l'absence d'évocation du mot n'implique nullement l'absence de ce que le malade appelle ‘l'idée intuitive' de ce mot:

J'insiste de nouveau, dit-il, afin de mieux faire comprendre ma pensée, que chez l'aphasique entaché de surdité verbale relative, il existe en tout cas une sorte de paraphasie incomplète (comme chez moi, par exemple) caractérisée par le sentiment de la conservation quand même de l'idée intuitive du mot plus ou moins correctement énoncé, mais avec perte partielle du souvenir de son émission non appropriée à la circonstance, ce qui donne très souvent au discours du dit aphasique cet air embarrassé, bourru, inquiet et souvent malheureux, parce que, sentant lui-même l'insuffisance de ses propres moyens de compréhension de la notion du mot formé, il est toujours tourmenté par le sentiment d'oublier une partie de ses éléments, ce qui lui procure l'impression que l'observateur ne peut le comprendre, ce qui arrive en effet très fréquemment3.

Nous n'avons rapporté les deux remarques précédentes que pour mieux marquer l'indépendance globale des deux processus du langage et de la pensée. Nous tenterons tout à l'heure d'arriver à une formule plus précise. Pour cela, faisons encore appel à l'auto-observation du Dr Saloz, et essayons de mettre en relief le complexe de symptômes qui reparaissent le plus souvent sous sa plume, ce qui, de son point de vue d'aphasique, constitue le point cardinal de son affection:

J'ai eu souvent l'impression que je tenais la lettre, la syllabe ou le mot en puissance, mais par le fait d'un accroc intempestif, les voies psychologiques ont été subitement comprimées, déviées, oblitérées, coudées, etc., ou peut-être inhibées temporairement

1 F. Naville, "Mémoires d'un médecin aphasique. Auto-observation et notes psychologiques du Dr Saloz père, de Genève, atteint d'aphasie totale suivie de guérison," Archives de psychologie, t. XVII, mai, 1918.

2 Souligné par nous.

3 Loc. cit. pp. 17, 18.

4 Souligné par nous.

dans certaines circonstances. Il en résulte souvent qu'à la place du mot, de la syllabe et surtout de la lettre initiale, c'est un autre élément qui vient les remplacer, ce qui donne au discours une allure souvent incompréhensible et baroque, et par suite un cachet de timidité et de mélancolie: "Je ne suis jamais dans le cas de savoir au préalable si je peux m'exprimer ou non1, 2 ̧”

Et ailleurs:

Quelque temps plus tard, je ne pouvais pas avoir le mot de marasquin, et je disais toujours maraquecin ou mascarin, sachant que ce mot commence par un m, mais ne pouvant pas avoir le mode de succession des différentes lettres du mot, je recherchais toujours les voies pathologiques resserrées, comprimées, tortueuses, oblitérées, coudées, obstruées, des tubes, des fibres et des cellules nerveuses qui se trouvaient dans le département de mon aphasie afin de les déboucher, de les redresser et de les découder. Je faisais de très grands efforts pour remettre ces voies à l'état de correction; je sentais très bien que la lettre, les syllabes et le mot allaient me revenir comme un écho lointain qui se rapproche toujours plus, jusqu'à ce que j'aie pu trouver effectivement le mot cherché. Alors j'ai eu comme le sentiment d'un effort fructueux et fécond de détente3.

De même:

Quand j'ai commencé à lire, j'ai dû débuter naturellement par les lettres de l'alphabet. Je me souviens très bien qu'au début, la lettre ne me disait rien, puis, plus tard, qu'il y avait des lettres que je ne pouvais pas avoir, surtout b, c, f, g, l, m, n, p, r, t, v. J'étais souvent obligé de recommencer l'a, b, c, pour avoir une lettre. J'ai eu aussi une difficulté extraordinaire pour avoir les diphthongues. J'ai encore souvent le sentiment qu'il y a entre la lettre, la syllabe et le mot, une désharmonie que l'on ne peut pas vaincre facilement....J'avais toujours l'impression d'une difficulté énorme à suivre ma voie en ligne droite. Il me semblait surtout que des accidents multiples se produisaient pour entraver la bonne marche du phénomène psychologique, tels que accrocs, pannes, retards, déviations, retours en arrière, compressions, resserrements, dilatations, vagues vaso-motrices, inhibition, etc.; phénomènes que le psychologue non prévenu attribuerait à un défaut de compréhension, ce qui équivaut pour le profane à une déchéance intellectuelle...".

Le Dr Forel, dont les travaux sur le système nerveux et les fourmis sont bien connus, et qui a également relaté l'auto-observation des légers troubles du langage dont il a été atteint à la suite d'une lésion cérébrale très vraisemblablement circonscrite du cerveau, fait des remarques exactement superposables aux précédents:

En définitive, dit-il, je peux prononcer tous les mots, en parlant avec une lenteur suffisante ou en scandant. Mais certaines consonnes, par exemple s, t, viennent plus difficilement; à ce moment je ressens par l'introspection un effort de la parole fortement inhibiteur. Celui-ci est souvent si grand, surtout lorsque je suis un peu excité et que j'ai le désir de parler plus vite, que j'applique presque involontairement les doigts de la main gauche contre la lèvre inférieure, pour en extirper, pour ainsi dire, 3 Loc. cit. p. 15.

1 Idem.

2' Ibidem, p. 13.

Loc. cit. pp. 13, 14. Souligné par l'auteur des mémoires.

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