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TENOX LIBRARY NEW YORK

IMPRIMERIE DE L. HEBBELYNCK, rue des Peignes, à Gand.

ROME.

INTRODUCTION.

$1. L'Orient, la Grèce et Rome.

La monarchie universelle est la seule forme sous laquelle l'antiquité ait conçu l'unité. Les Grands Rois espéraient que la Perse n'aurait d'autres bornes que le ciel. Les brillantes victoires d'Alexandre répandirent la gloire et la terreur de son nom dans toutes les parties du monde : il eut le droit de se faire appeler le monarque de l'univers. Mais la mission de conquérir et de gouverner les nations était réservée à Rome.

L'empire romain ne fut plus comme celui des Perses une juxtaposition de peuples. Rome s'assimila ses conquêtes par la puissance de ses lois et de son administration. Elle se montra aussi plus digne que la Grèce d'ètre la maîtresse de la terre. Les Grecs ne songèrent pas à établir l'unité au sein de leurs cités; les factions de l'aristocratie et du peuple se faisaient une guerre à mort; la victoire conduisait à l'oppression ou à l'extermination des vaincus. Cet esprit d'exclusion dominait également les relations des Hellènes avec les peuples étrangers. Leur vanité était excessive, Tacite leur reproche de n'admirer qu'eux-mêmes; la distance entre un Grec et un Barbare était presque aussi grande que celle qui séparait les castes; jamais les républiques de la Grèce n'auraient eu l'idée

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d'associer les Barbares aux droits du vainqueur; Athènes et Sparte ne traitaient pas même sur un pied d'égalité les Grecs qui s'étaient placés sous leur commandement; elles opprimaient leurs alliés comme des vaincus. Rome aussi eut pour point de départ le dualisme le plus prononcé mais les Romains, destinés à imposer l'unité au monde, commencèrent par l'organiser dans l'intérieur de la cité; unité incomplète, il est vrai, mais cette tentative d'égalité révèle dans le peuple roi des tendances plus larges que celles des démocraties grecques. Dans ses rapports avec les nations étrangères, Rome se montra moins exclusive que la Grèce; elle leur emprunta beaucoup d'institutions (1); elle accorda des droits aux vaincus, et finit par les associer aux vainqueurs.

Rome fut donc supérieure et à l'Orient et à la Grèce; elle accomplit l'unité du monde ancien, œuvre immense qu'avaient tentée en vain les conquérants de l'Asie et le héros macédonien. C'est là son titre de gloire. Quel était le génie de ce peuple qui, partant d'une étroite cité, réunit pour la première fois sous sa domination l'Orient et l'Occident?

La démocratie dominait dans les cités grecques, l'aristocratie à Rome. Les rois étaient les organes du patriciat; la longue lutte qui s'ouvrit après leur expulsion entre les patriciens et les plé béiens eut pour résultat l'égalité des deux ordres : mais l'on vit bientôt une nouvelle noblesse s'élever sur les ruines de l'ancienne. Rome est donc essentiellement aristocratique. Le gouvernement de l'aristocratie, fatal à la liberté et à l'égalité, est favorable à la durée des états. C'est grâce à cette constitution que Rome a pu suivre pendant des siècles une politique invariable dans ses rapports avec les peuples étrangers, tandis que la conduite des républiques grecques était changeante au gré des caprices de la multitude.

(1) Sallust. Catil. 51: « Majores nostri neque consilii neque audaciae » unquam eguere: neque superbia obstabat, quo minus aliena instituta, » si modo proba, imitarentur. Arma atque tela militaria ab Samnitibus, » insignia magistratuum ab Tuscis pleraque sumserunt; postremo quod ubique apud socios aut hostes idoneum videbatur, cum summo studio exsequebantur: imitari, quam invidere bonis malebant ». Cf. Polyb. (VI, 25, 11) : ἀγαθοὶ γὰρ, εἰ καί τινες ἕτεροι, μεταλαβεῖν ἔθη, καὶ ζηλῶσαι τὸ βέλτιον καὶ Ῥωμαῖοι

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